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Louis Aliot : « Il n’y a pas de volonté politique de stopper l’immigration » [Interview]

Le 15 juin, Louis Aliot était de passage à Nantes, puis rencontrait les militants du Rasemblement National de Loire-Atlantique à Blain, lors d’un dîner. Nous l’avons interviewé lors de son passage par la capitale bretonne. Il était accompagné par Christopher Szczurek, adjoint à la communication, puis aux finances à Hénin-Beaumont, et tête de liste FN aux sénatoriales dans le Pas-de-Calais.

Breizh Info : Louis Aliot, quel est le sens de votre venue en Loire-Atlantique ?

Louis Aliot : je suis invité par la fédération, et je passe demain en Vendée. Nous venons parler de ce qui est mis en place au Rassemblement National dans tous les domaines – l’organisation des fédérations, les élections européennes, municipales… mais aussi la politique de Macron qui anesthésie les français, on ne voit pas de farouche résistance sur le terrain.

Breizh Info : Ici, à Nantes, on sent une certaine fébrilité pour les municipales, à deux ans de l’échéance, y compris chez nos confrères…

Louis Aliot : Ici surtout, la candidate LR est pour une alliance avec Macron et pour les migrants. Nous avons déjà noué des contacts avec certains cadres LR localement qui en ont assez.

Breizh Info : À propos de terrain, les attaques contre les radars sont reparties à la hausse fin 2017, en Bretagne comme dans d’autres d épartements, parallèlement à la fronde contre les 80 km/h sur le réseau secondaire. Que pensez-vous de cette loi ?

Louis Aliot : Nous sommes opposés aux 80 km/h mais beaucoup plus contre le prix des carburants qui ruine les petits budgets. Il est essentiellement composé de taxes et il y a un effet d’accumulation avec les 80 km/h, les contrôles routiers de toutes sortes – et cerise sur le gateau les voitures- radar privées conduites par des employés. Tout ça fait beaucoup d’impopularité mais ce n’est pas une politique en soi.

Breizh Info : À propos de municipales, vous êtes directement concerné à Perpignan où vous avez annoncé votre candidature pour 2020 ?

Louis Aliot : La dernière fois j’ai fait 46% au second tour contre tout le monde, LR est maintenant en voie d’explosion et j’y vais pour gagner. Il y a une réelle chance d’emporter la mairie. C’est un département où les quatre dernières élections ont donné plus de 40% au FN, où Marine le Pen a fait 47% au second tour en 2017, où la base a déjà basculé, mais pas encore les élus.

Breizh Info : De plus en plus d’initiatives locales se font dans le sens d’une union des droites : après Robert Ménard à Béziers en 2014, il y a les Amoureux de la France, l’appel d’Angers, l’alliance des élus locaux en Gironde… qu’en pensez-vous ?

Louis Aliot : Vous oubliez aussi le CERF [cercle d’études pour la renaissance française] à Tours. Une étiquette politique c’est toujours l’institutionnalisation de la lâcheté. La droite nous a toujours rejeté, banni, avec le résultat que l’on sait puisqu’elle a perdu toutes les élections ou a été forcée de faire une politique de gauche. Après, nous refusons d’endosser le bilan catastrophique des autres, nous sommes pour une alliance de base avec des élus et des cadres en revanche. Nous avons des points de vue totalement convergents, notamment avec Jean-Frédéric Poisson (PCD), il faudra faire cette alliance aux municipales.

Breizh Info : Et les européennes ? Nous avons interviewé récemment le n°2 de Debout la France, Frédéric Mortier, qui voit DLF faire cavalier seul aux européennes afin de voir ce que le parti pèse en résultats et programme. Qu’en pensez-vous ?

Louis Aliot : Il faut partir réunis dès le début pour devancer la liste de Macron [prévue comme une union des centres européistes] sur des idées eurocritiques. Ce serait un symbole important.

Breizh Info : Nous revoyons le spectre de 2014 où du fait de la division des droites, des villes où la gauche chancelait n’avaient pu être reprises, ou tout au moins la droite n’avait pu guère y peser, comme Nantes et Saint-Nazaire ici. C’est une situation qui peut lasser nombre d’électeurs, qui souhaitent l’union des droites, et qui peuvent boycotter les partis qui ignorent leurs aspirations, non ?

Louis Aliot : L’alliance est faisable ; elle n’est pas faite cependant.

Breizh Info : L’Assemblée Nationale est en train d’examiner dans la douleur la la loi « fake news » souhaitée par Macron mais qui n’enchante guère la presse mainstream elle même, c’est dire… Qu’en pensez-vous ?

Louis Aliot : Ils sont en train de geler la presse libre. Certes, une alliance de circonstance entre le FN, la France Insoumise et d’autres à une heure du matin a fait dépasser le contingent horaire alloué au texte, la suite sera donc au prochain épisode, mais avant 2019. Cependant elle relève d’une conception de la liberté complètement autre : des infos aseptisées, totalement sous contrôle.

Breizh Info : Et ce alors que dans le silence radio de la presse mainstream, les attaques contre la presse libre se multiplient dans et hors de France : Tommy Robinson emprisonné en Angleterre et menacé de mort pour avoir fait son travail de journaliste, chaîne Youtube de TV Libertés censurée du jour au lendemain… le monde politique hexagonal , toutes tendances confondues, se tait.

Louis Aliot : Pas moi ! C’est une bataille sur tous les niveaux entre deux mondes, sur la question des migrants, sur la question russe, sur la question américaine. Je n’ai jamais vu un président américain autant insulté que Trump. Et quand il a les meilleurs chiffres économiques ou qu’il rencontre le dirigeant nord-coréen, c’est le silence radio absolu. Il y a des gens qui s’organisent pour un contrôle de l’information au niveau mondial, d’autres qui s’organisent pour le contester au niveau mondial aussi. Nous devons remettre la liberté au-dessus : il y a déjà des lois pour la diffamation, si on en rajoute, ce sera la République de la censure.

Breizh Info : Vous faites partie de la commission défense nationale. Notre armée est engagée en Syrie, aux côtés des kurdes et des américains – contestés par une part croissante de la population arabe sunnite sur les territoires concernés, et par le gouverneemnt loyaliste qui n’a jamais demandé ni autorisé notre présence. Que fait la France en Syrie ? Nous nous battons pour le pétrole américain, les kurdes ou nos intérêts nationaux ?

Louis Aliot : Je ne sais pas ce qu’on y fait, on n’auraitjamais du y aller. Déjà, on s’est privé de renseignements sur le Moyen-Orient, et on l’a payé très cher, comme on a payé l’intervention de Sarkozy en Libye et la bêtise crasse de Hollande et de Fabius sur la Syrie. C’est la diplomatie du pire, qui fait de la France un pays qui n’est plus totalement souverain.

Breizh Info : Et pour notre armée ?

Louis Aliot : On a une belle armée, des soldats courageux mais du matériel qui est de moins en moins français et des orientations qui nous rendent de plus en plus dépendants envers l’armée américaines – pour les drones, les satellites, l’aviation de transport, les camions. On dépend des allemands aussi. On est là où ça cogne, seuls, on le fait pour les autres mais on n’a plus les moyens de le faire, et on les auras de moins en moins car ça coûte cher. C’est pis encore dans l’aviation et la marine nationale.

Breizh Info : Qu’en est-il de l’abandon de souveraineté ? Et au profit de qui ?

Louis Aliot : Le prochain char ne sera pas français, mais franco-allemand, le prochain avion de combat aussi, d’autres armes en projet sont déjà totalement allemandes. On s’oriente vers une « souveraineté européenne » et non plus française, et tout cela peut dangereusement partir en vrille, mais personne n’en parle. A ce problème s’ajoute le versant économique : notre logique industrielle est en péril au profit de l’Europe allemande, et qui plus est les Allemands n’exportent leurs armes que dans les pays alliés de l’OTAN. Cela nous fermera donc des marchés [notamment en Arabie Saoudite et aux Émirats], ce serait incroyable.

Breizh Info : Dernière question. On voit de plus en plus, ces dernières années, une agravation de la submersion migratoire de la France, qui va de pair avec une absence de volonté politique de l’arrêter. Il faut que les identitaires en viennent à fermer un col pour que des timides tentatives soient mises en oeuvre. Et les moyens pour renvoyer les clandestins hors de France continuent à être sabrés en douce, au même rythme que sous Hollande. Qu’en pensez-vous ?

Louis Aliot : Il n’y a pas de volonté politique de stopper l’immigration. Les décideurs vivent dans un monde idéal où c’est une chance et une obligation, pour payer nos retraites etc. Nous disons qu’il faut renvoyer chez eux les prisonniers étrangers et avoir une politique de défense familiale française et européenne. Nous ne sommes plus capables d’assimiler, car il n’y a plus d’école, plus de travail, plus d’armée. Nous sommes un pays qui subit et n’impose pas, c’est la pire des situations.

Propos recueillis par Louis-Benoît Greffe

Crédit photo : breizh-info.com
[cc] Breizh-info.com, 2018, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine

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