La représentativité des syndicats ? Une vaste blague au regard d’un sondage BVA POUR LE CLUB MÉDIA RH paru ce vendredi 15 juin.
Ainsi, il ressort de ce sondage que 73% des salariés français n’ont jamais adhéré à un syndicat de toute leur vie. Il ressort de cette enquête qu’actuellement, 15% seulement (soit à peine 4 millions sur 26 millions) des salariés français déclarent être adhérents d’une organisation syndicale (11% selon les données de la DARES en 2013) et 11% affirment avoir été membres par le passé.
Les salariés du public (22%) et ceux qui travaillent au sein des grandes entreprises (18%) sont sensiblement plus syndiqués que les salariés du privé (12%) et des TPE (4%).
Voir le sondage intégral ci-dessous :
BVA_Club_média_RH_Les_salariés_et_le_syndicalisme_juin_2018.01 by Breizh Info on Scribd
Une confiance en berne vis à vis des syndicats
Par ailleurs, moins d’un salarié sur deux indique faire confiance aux syndicats pour défendre ses intérêts (49% dont seulement 8%, oui tout à fait). A noter, les femmes (53%), les salariés âgés de 15 à 29 ans (59%), les employés (56%) et les salariés du public (54%) font davantage confiance aux organisations syndicales.
Pour autant, 78% des salariés estiment que les organisations syndicales ont contribué à l’obtention des acquis sociaux (dont 24%, oui tout à fait). Les salariés âgés de plus de 50 ans (82%), les professions intermédiaires (84%) et les salariés des entreprises de plus de 500 salariés (80%) identifient davantage ce rôle dans l’histoire sociale française.
Enfin, les salariés estiment largement qu’un fort taux de syndicalisation contribue à la qualité du dialogue social dans un pays (73% dont 24%, oui certainement). Cette opinion est particulièrement présente chez les salariés âgés de plus de 50 ans et ceux qui travaillent dans des entreprises de 50 à 499 salariés (79%).
Ce sondage a été réalisé par rapport à un échantillon de 1 500 salariés du secteur public et du secteur privé, représentatif de la population salariée française. Il n’interroge toutefois pas les sondés sur les raisons de ce faible taux de syndicalisation en France (si l’on compare à d’autres pays européens). Pourtant, la politisation des syndicats (qui ont donné des consignes notamment à l’occasion de l’élection présidentielle) pourrait expliquer en partie ce désamour, tout comme l’abandon progressif des luttes sociales collectives au profit de luttes plus idéologiques (régularisation des clandestins, droits des LGBT, défense des travailleurs étrangers …)
Sur la représentativité des syndicats :
La loi de 2008 a mis fin à la présomption irréfragable (que nul ne peut juridiquement contester) de représentativité des organisations syndicales. Avant la loi, cinq syndicats étaient considérés comme représentatifs sans avoir à en fournir la preuve.
Aujourd’hui, la représentativité est reconnue sur la base de critères cumulatifs : effectifs d’adhérents et cotisations, transparence financière, indépendance, respect des valeurs républicaines, influence (activité, expérience et implantation géographique et professionnelle), ancienneté minimale de deux ans et audience électorale.
L’audience se mesure tous les quatre ans : le seuil de représentativité est à 8% des voix au niveau national et interprofessionnel, à 10% dans les entreprises.
Pour la représentativité au niveau des branches, à partir de 2017, les syndicats doivent satisfaire le critère de l’audience de 8% dans la branche (jusque là, un syndicat représentatif au niveau national était présumé représentatif au niveau de la branche).
Depuis la loi du 18 décembre 2014, l’audience syndicale est prise en compte pour la désignation des conseillers prud’hommes.
Au niveau national et interprofessionnel, actuellement cinq organisations syndicales recueillent plus de 8% des suffrages :
- la CFDT : 26,37% (26% en 2013)
- la CGT : 24,85% (26,77% en 2013)
- CGT-FO : 15,59% (15,94% en 2013)
- la CFE-CGC : 10,67% (9,43% en 2013)
- la CFTC : 9,49% (9,30% en 2013).
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