En plus de vous emm…. une fois par semaine sur Breizh-Info.com, je m’occupe de l’encadrement d’un sport collectif. Un truc avec un ballon qui rebondit et des jeunes qui cavalent derrière.
Bon…
Pour ce faire, je passe régulièrement dans les clubs. Trégor. Former les dirigeants. Rencontre avec les joueurs, boire des canons, tout ça. Or… Or, de plus en plus, il apparaît clairement qu’il n’y a PLUS DE BRETONS PARMI LES JEUNES LICENCIÉS ! Dans une équipe, on va en trouver deux, trois, quatre, c’est tout. De vrais Bretons, s’entend. Pas des Solognots à pattes jaunes de quelque part. Des personnes avec leurs parents, leurs grands-parents, leurs arrières-grands-parents bretons. Des vrais Bretons comme vous, comme moi, comme les Sept Saints.
Bah oui ! On devient une minorité ! Chez nous ! Des poissons volants. Ah si, dans nos clubs on va en avoir de la diversité ! Des Arabes, des Comoriens ( curieusement on en trouve pas mal en Côtes d’Armor), des Maliens, des Portugais et puis des gamins qui viennent de Paris ou d’autres contrées françaises. Des TGV entiers ! Des Mayennais et des Vendéens aussi. Et la Normandie ! Mais des « Bretons bretons », nakache ! Et puis ça se ressent dans les matchs. Dans le public. Je leur demande souvent : « Papy va venir te voir jouer ? ». Ah mais non, papy il habite Limoges ou Tartembourg. Alors tu parles ! Quand ce n’est pas dans la wilaya d’Argenteuil ou d’Adis-Abeba.
C’est ça l’homme interchangeable. Mondialisé. Éternellement nomade. Le bourricot 2.0. Le grand déplacé.
Je ne dis pas que tout cela est mal par nature mais il va falloir m’expliquer avec des dessins et beaucoup de patience comment on va pouvoir intéresser toute cette mosaïque à la Bretagne. Leur faire apprendre le breton ou le gallo, les conduire sur la voie sacrée de l’autonomie. Comment ? Ah bah si, à écouter certains, les petits turcos de Bellevue ils vont se passionner en masse pour le breton. Comme ça ! Par l’émerveillement de notre beau sourire solidaire et ouvert sur monde. Ça va les intéresser à un tel point de transcendance qu’ils vont même constituer les prochaines légions de locuteurs. « Vous verreeeez ! Vous verreeeeez ! » (avec la gueule de carême) qu’on entend à droite, à gauche. Surtout à gauche !
Les autres c’est toujours mieux que les nôtres, fort bien évidemment.
Parce que… mes ballades dans le Trégor, je vous parle bien là de la cambrousse. Pas du Blosne à Rennes. Des paroisses à vieux. De Saint-Gilles Plijeaux, Pouldouran, vraiment là où un Noir ça se limitait à la tête d’Uncle Ben’s sur les paquets de riz y’a encore 15 ans. Maintenant on vend quasiment de la viande de brousse à la boucherie de Plounevez-Moëdec. Et les Blancs restant, la plupart sont arrivés par le TGV de je ne sais quelle merdouille urbaine coincée entre deux noeuds d’autoroute. Et sur la côte, en ce moment-même, ça lit plus Le Parisien ou The Times que Le Télégramme.
J’exagère ? Allez à l’école de vos gosses. Au club de basket. Comparez avec le club des anciens. Interrogez-vous sans finasser. Combien reste-t-il de Bretons en Bretagne ?
Bah ouais…
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