En termes de tendance économique, l’industrie du luxe a toujours fait bande à part. Cette fois, c’est par une croissance de plus en plus soutenue que le secteur se fait remarquer. À quoi est due cette bonne santé ?
Avenir radieux
L’un des poncifs qui reviennent lorsque l’on évoque le marché du luxe est sa relative imperméabilité aux périodes de crise. Un secteur qui a toujours réussi à surnager lorsque les autres buvaient la tasse. Alors, quand les voyants de l’économie mondiale repassent au vert, le luxe repart de plus belle.
Ainsi, dans une étude menée par le cabinet Bain & Company, nous apprenons que le marché du luxe devrait connaître une hausse de ses ventes comprise entre 6 et 8 % au cours de cette année 2018 avec un chiffre d’affaires estimé entre 276 et 281 milliards d’euros au niveau international. Cela dit, il ne s’agit pas d’une nouveauté mais plutôt d’une accélération de la croissance. Sur l’année 2017, celle-ci a été évaluée à 5 %.
Cette progression s’explique par la présence de plusieurs facteurs favorables. À commencer par un marché chinois demandeur quant à la mode haut de gamme.
Points d’ancrage culturels
Il n’aura pas échappé aux observateurs que les jeunes occidentaux sont friands de marques de luxe. Ceux que l’univers marketing a nommé « millennials » (et que l’on détermine comme nés entre 1980 et 2000) sont responsable de 85 % de la progression du marché du luxe et en représentent désormais 30 % des ventes.
Qu’il s’agisse des modes hip-hop, BCBG ou hipsters, ces différents styles vestimentaires s’approprient régulièrement des griffes célèbres. Et certains de leurs accessoires comme les sacs ou les casquettes. Toutefois, les jeunes occidentaux ne sont pas les seuls consommateurs de ces marques. Les millennials chinois sont également de fervents adeptes des produits de luxe. En Chine, la croissance de ce marché est censée culminer entre 20 et 22 % pour cette année 2018.
La carte jeune
Faisant parfois l’impasse sur leurs fondamentaux, les marques de luxe se sont adaptées à cette clientèle rajeunie. Un exercice parfois très périlleux pour l’image de marque. Les amateurs de mode ont forcément en tête les cas désastreux de Lacoste et de Tommy Hilfiger. Des marques qui se verront d’abord accaparées à leur insu par l’univers du rap et les jeunes extra-européens des banlieues françaises. Ces codes vestimentaires associés à la mode hip-hop se répandront très largement dans les campagnes au début des années 2000.
Et puis ce sera au tour des Gucci, Armani et autres Balenciaga de s’attirer la passion (parfois destructrice en termes d’image) d’une partie de la jeunesse européenne. Mais, la manne financière en jeu étant conséquente, les griffes en question s’adapteront au marché en commercialisant des lignes streetwear. Le succès est alors au rendez-vous et les volumes de ventes n’ont pas cessé de croître ces dernières années. Une bonne santé qui, sauf retournement de situation imprévu, devrait se vérifier dans les années à venir avec 4 à 5 % de croissance annuelle pour l’industrie du luxe. Une industrie qui sait coller à son époque, pour le meilleur et pour le pire.
Crédit photos : Wikimedia Commons (CC)
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