Vieux rêve issu de la science-fiction, les voitures volantes sont en passe de devenir une réalité. Mais certaines questions relatives à la sécurité aérienne restent toujours en suspens.
Bientôt commercialisées ?
Après les véhicules autonomes, intéressons-nous cette fois au cas des voitures volantes. Tandis que les frasques d’Elon Musk avec la mise en orbite de sa célèbre Tesla électrique avaient défrayé la chronique, d’autres constructeurs s’activent actuellement sur le sujet.
C’est notamment le cas d’Airbus qui a mis au point un taxi volant électrique et monoplace. Dénommé Vahana, l’engin en question rentre dans la catégorie des VTOL (Vertical Take-Off and Landing) électriques. Un terme anglais que l’on traduira par « aéronef à décollage et atterrissage vertical ».
Le but ultime de ce VTOL est de contribuer à fluidifier le trafic routier en permettant aux individus de se déplacer dans les airs. Le passager/pilote serait alors seul à bord, assisté dans sa conduite par une technologie semblable à celle d’un drone. Des diplômes ou compétences de pilotage ne seraient alors pas nécessaires.
De leur côté, le groupe chinois Ehang ou encore la start-up hexagonale UberAir peaufinent également leur modèle de voiture volante après des vols de test réussis. Quant aux législations en vigueur, ces pionniers bénéficient pour l’heure d’une confusion due à la nouveauté de ces engins.
Sécurité aérienne
Car, si la mise en service de ces VTOL s’annonce déjà comme réellement passionnante, l’enthousiasme est toutefois un peu tempéré par les questions de sécurité. Interviewé par un webzine, Yves Morier, conseiller principal du directeur des certifications de l’Agence européenne de la Sécurité aérienne, précise que les réglementations actuelles « ne sont pas adaptées ».
Et d’ajouter : « Ces machines posent de nombreux défis réglementaires, d’autant plus que les modèles les plus élaborés seront des engins autonomes, sans pilote. Pour s’y adapter, nous envisageons d’utiliser des possibilités de flexibilité par rapport à notre règlement de base. Cela autoriserait à y déroger dans certains cas précis ».
On l’aura compris, les autorités compétentes en la matière se montrent pour l’instant très prudentes. Malgré une commercialisation de ces voitures volantes à court terme.
Dans les airs dès 2022
De leur côté, les constructeurs pressent le pas et certains devraient assurer une mise en service officielle dès 2022. De quoi affoler les autorités aériennes qui, à en croire les propos d’Yves Morier, ne tiendront pas « ces délais-là » avec « une approche purement réglementaire ». Seule une certaine flexibilité juridique initiale et un retour d’expérience permettront d’ériger par la suite un règlement plus général.
Par ailleurs, ces futurs véhicules du ciel vont devoir se conformer à des exigences en termes d’émission de bruits et, éventuellement, à une limitation de leur nombre dans les zones où le trafic aérien pourrait devenir trop dense et donc dangereux.
Enfin, une autre inquiétude relative aux VTOL se fait ressentir. Les risques de piratage de la régulation du trafic sont à redouter. Sur ce point, il reste également du travail avant le décollage !
Crédit photo : Wikimedia Commons (CC/Ben Smith)
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