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Nantes : la manifestation d’extrême-gauche contre Parcoursup vire à la farce

Plus le mois de juin avance, et plus l’extrême-gauche a du mal à mobiliser. Après avoir loupé la réédition de mai 68, la pérennisation de la ZAD de Notre-Dame des Landes – en tant qu’espace de lutte contre le monde capitaliste, la lutte contre les partiels (qui ont eu lieu quand même, en distanciel pour les LLSH à Nantes) et même l’exploitation d’un martyr sur la ZAD, qui a ramassé puis voulu jeter une grenade déjà amorcée, l’extrême-gauche a aussi loupé sa grande mobilisation contre Parcoursup.

Derrière la banderole « Parcoursupercherie », ils n’étaient que 150 à peine à s’élancer de la Préfecture pour un tour de ville. Avec les têtes d’affiche du milieu depuis des années – comme Pierre Douillard et quelques autres issus de familles très bourgeoises aux vastes maisons – où ils peuvent très bien accueillir de nombreux immigrés plutôt que de les condamner à la promiscuité dans des squats vétustes.

Faute de troupes disponibles, la manifestation s’est passée dans le calme. Près du monument au mort profané il y a quelques mois par plusieurs de leurs militants, et à l’invitation des stars de la mouvance d’extrême-gauche, la micro-foule a fait une standing ovation, en français et en italien, à un reporter de Breizh Info venu leur tirer le portrait. Il est vrai que Breizh Info est nettement plus lu que Indymedia, Nantes Révoltée ou encore l’Humanité. Cet effort a fini par épuiser les militants qui ne sont même pas allés se rassembler devant la Préfecture, préférant la bière fraîche d’un café-bateau amarré non loin.

Et pourtant l’extrême-gauche a tenté de réveiller la mobilisation, en imaginant une semaine militante : « pink-bloc » militant au sein de la Gay pride samedi après-midi (dont le thème cette année, ce sont les violences « LGBT-phobes »), concert et « queermess » au Solilab sur l’île de Nantes du 8 au 10 juin, un lieu qui accueille diverses associations abondamment subventionnées par la municipalité socialiste et la métropole de Nantes sous le label « soutien à l’économie solidaire », sans oublier la fête du squat du jardin des Ronces, à Doulon… Une « ZAD urbaine » qui ressemble plus à un bar-restaurant – complètement au black et sans contrôles ni d’hygiène ni fiscaux – pour la mouvance.

Et cependant, il n’y a pour ainsi dire personne, ni dans les manifestations, ni sur la ZAD notamment où les travaux de remise en état des routes (RD81 et RD281) se passent dans le calme absolu, encore plus que la seconde phase d’expulsion où les zadistes n’ont guère brillé par leur résistance.  « On se demandait d’ailleurs où étaient tous les hyper-radicaux qui polluent Indymedia de textes et de commentaires assassins sur les trahisons et l’autoritarisme présents à la zad », remarque un zadiste. « Les lieux qui ont été expulsés étaient les lieux sans fiche qui refusaient toute négociation avec l’Etat, pourtant on ne vous a pas beaucoup vu sur la zone ».

Et pour cause : après avoir hurlé deux mois durant que le nationalisme, c’était « autoritaire » et « facho », les voilà dans les bars à s’enfiler bière sur bière en hurlant « allez la France ! ». C’est la coupe du Monde. Adieu mai 2018.

Louis Moulin

Crédit photo : breizh-info.com
[cc] Breizh-info.com, 2018, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine

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