Le 31 mai 2018, Gauthier Bouchet, élu RN (ex-FN) de Saint-Nazaire, a écrit une lettre à Gaël Bourdeau (Debout la France) pour lui proposer une alliance aux… municipales 2020. Au niveau national, Marine le Pen a proposé une alliance à Debout la France, mais aux européennes. Elle a reçu pour l’heure une fin de non-recevoir (provisoire ?) par Nicolas Dupont-Aignan.
« Militants et élus nazairiens du FN, nous pensons qu’il faut localement poursuivre la dynamique de rassemblement engagée en 2017, entre Marine Le Pen et Nicolas Dupont-Aignan. C’est la condition d’une victoire, à Saint-Nazaire comme sans doute ailleurs en Loire-Atlantique, face à ce qu’il reste des bastions de gauche, et contre ce que pourrait donner le macronisme, implanté dans nos municipalités. C’est la raison pour laquelle nous vous proposons aujourd’hui de renouveler localement cette alliance à Saint-Nazaire, dans la perspective de la municipale », écrit l’élu RN (ex-FN) nazairien.
« Cette liste d’union suppose bien sûr un projet de gouvernance local », poursuit-il, en axant son projet sur cinq « dénominateurs communs », à savoir la sécurité, la stabilisation de la fiscalité, la politique culturelle – axée sur une « offre qui doit demeurer en de larges parts populaire, politiquement neutre, accessible à tous, pédagogique » – et une contestation à l’échelon local de la position de la France dans la construction européenne et de l’insertion de la ville dans les réformes territoriales (MAPTAM, NOTRE).
Nous avons demandé à Gaël Bourdeau ce qu’il en pense.
« Notre position est claire. Le RN a un programme, DLF a aussi un programme, mais s’il y a une alliance, il faut que cela soit sur un programme commun face à Macron et l’ultra-libéralisme ; c’est aussi valable pour une alliance avec LR ou le Parti chrétien démocrate ? ».
Pourtant, les échéances électorales – notamment la constitution des listes aux municipales dans les grandes villes – sont plus difficiles pour un petit parti, non ?
« On n’est pas un petit parti. Les grands ont les médias avec eux et manipulent les gens, qui comprennent cependant que là où ils les mènent, ce n’est pas à leur avantage ». Cependant s’il se dit favorable à des listes d’union, enfin « d’intérêt communal » dans les petites villes, pour Nantes et Saint-Nazaire, « on ne peut pas l’envisager sans accord de programme au niveau national ».
Sur quelles idées ?
« La sécurité, certes. A Piriac, quand on est obligé de creuser une tranchée et de mettre des cailloux autour d’un parking pour éviter son envahissement par les gens du voyage comme le terrain de foot de la Turballe l’an dernier, c’est dingue ». Et ? « L’Europe sociale, l’Europe des Nations, celle que voulait De Gaulle, qui marchait et qui a été cassée ».
D’autres démarches de rapprochement existent. Une réunion des Amoureux de la France (plateforme lancée par Nicolas Dupont-Aignan pour l’union des droites) aura lieu le 19 juin prochain à la Roche sur Yon. D’ici là, Gaël Bourdeau prépare la fête des fédérations de Debout la France samedi à Piriac. Il « n’a pas prévu » de signer l’appel d’Angers pour un programme commun et l’union des droites, lancé par Robert Ménard et signé par certains élus Debout la France cependant.
Pourtant, c’est grâce à un accord local et une union des droites au sens large autour d’une politique de « bon sens » que Robert Ménard a pu remporter Béziers en 2014. Alors que les bastions socialistes historiques bretons (et pas que) vacillent, la droite nationale est-elle en train de perdre une occasion, qui ne se représentera peut-être pas, de les conquérir ?
Louis-Benoît Greffe
Crédit photo : DR
[cc] Breizh-info.com, 2018, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine