Chaque matin j’ouvre le journal. J’aimerais y lire d’intenses débats sur la décentralisation, les choix économiques fondamentaux, la conquête de Mars, que sais-je ? Quelque chose qui change « d’eux ». Dernièrement, j’ai suivi avec une passion dévorante les histoires de glyphosate. Et d’abeilles crevées. Et de Serge Dassault !
Au moins, pendant ce temps-là, « ils » quittèrent pour un temps le champ public. Mais ce ne sont que des courtes respirations. Ça revient comme c’est venu la trompette des tribus infernales !
Bien rapidement nous eûmes un attentat d’extrémistes monégasques en Belgique. et les camps de migrants suédois à Paris. La guerre au Luxembourg. Le ramadan aux îles Féroé. Et même des slovènes qui grimpent aux balcons. Bref ! On ne voit qu’eux. On ne parle que d’eux. Ils ont pris toutes nos vies depuis 40-50 ans. Qu’on se les enfile en suppos dès le réveil.
Mais que peut-il bien se passer au Bélize ? Quels sont les problèmes sociaux du Nuevo-Rico ? Les grands débats en Estonie ? Comment progresse ou régresse la francophonie au Québec ?
Je n’en ai pas la moindre fichtre idée puisque toute l’attention du monde est concentrée sur certains pays, certains continents, certaines peuplades. Bien précises ! « Ils » n’ont pas élargis notre monde, ils l’ont restreint. Avant on ne s’occupait que de son patelin et des histoires entendues au four à pain. Maintenant on est branché en permanence sur Radio-Bal El-Houed. Sur eux et leurs récurrents problèmes. Leur éternel sous-développement tribalo-culturel de bons à rien.
Autrefois Ouest-France consacrait deux pages à la marine et deux pages à l’agriculture, aujourd’hui la marine et l’agriculture ont chacune leur demi-page et les « migrants », terroristes et le Savanistan du moment occupent pratiquement le reste.
Et puis moi maintenant quand je sors en ville, je n’oublie jamais de me tartiner le fion au Padamalgam au cas où. Ah ouais ! Au cas où j’aurais d’honteuses pensées en constatant leur jacassante présence.
Les vacances approchent ? Nous savons déjà tous que ça va encore être la java des attentats du Djidad Raëliste en juillet. Et la guerre au Boungawa en août. Tout pour bien nous gâcher l’apéro !
Ah et puis je pense aux syndicalistes. À Mélenchon. Il devraient être aux portes du pouvoir là, vu l’horreur économique créée par le néo-libéralisme. Comme en Grèce ou en Espagne. Ça devrait turbiner à bloc les Insoumis.
Mais non…
Car ils ont TOUT sacrifié à la défense de ceux qui ne leur sont rien. Lors de la « Marée Populaire » contre Macron, la tête de la manif avait été « offerte » au comité de défense de je ne sais quel Traoré « assassiné par la police ».
Or, nous ne sommes plus dans les années 80. Aujourd’hui une grande partie des militants de base de la CGT en ont ras la faucille de la ritournelle des immigrés, la véritable « armée de réserve du Capital ». Combien d’Insoumis savent que leur mouvement est plombé à vie par l’immigrophilie de quelques sous-tendances ? Immigrophilie devenue une véritable dégueulation pour la classe ouvrière « de souche ».
Même les amoureux des frontières ouvertes en Europe voient leur lubie tourner en eau de chiotte avec les migrants. Grâce à eux, les frontières se referment petit à petit sans parler des libertés publiques. Et les antifas? Sans leurs oiseaux de passage, Marine Le Pen ferait 2% max. Grâce à leur enrichissante présence elle est aux manoeuvres dans cinq-dix ans.
La vérité nue est que quelques peuplades lointaines et tribaleuses ont entièrement envahi nos vies en plus de nos rues et des nos feuilles d’impôts. Elles occupent l’actualité en permanence. L’attention de tous du mardi gras au mardi maigre. Comme ce petit cousin qui fait chier tout le monde lors des fêtes de famille.
Tiens… là, présentement, je suis assis sur un banc. Un banc en bois près d’une forêt. A ma droite une inscription a été gravée au couteau. « Rachid en force ».
Oncle Hô
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