« Le bon temps pour les clandestins est fini: préparez-vous à faire les valises« , a déclaré Mateo Salvini samedi soir lors d’un meeting à Vincenza (nord), en Italie, alors que ce dernier vient d’être nommé ministre de L’intérieur au terme d’une semaine à rebondissement dans la patrie de Jules César. Adriano Scianca fait le point pour nous.
Les récents événements politiques italiens, liés à la formation du nouveau gouvernement, semblent tout droit sortir d’un hommage à la Commedia dell’arte.
Dans un article précédent, nous avons vu comment le président de la République, Sergio Mattarella, avait abusivement opposé son veto à la formation d’un gouvernement «populiste», formé par le Mouvement 5 étoiles et la Ligue.
A la place de Giuseppe Conte, Premier ministre désigné par Matteo Salvini et Luigi Di Maio, Mattarella avait confié la tâche de former un gouvernement à Carlo Cottarelli, un ancien responsable du Fonds monétaire international. Le gouvernement de Cottarelli, cependant, n’est jamais né. L’idée d’imposer aux Italiens un autre gouvernement dirigé par un économiste, dans la situation actuelle, ne plaisait à aucun parti.
Même les modérés de droite et de gauche, Forza Italia et le Parti démocrate, ont refusé de soutenir Cottarelli, sachant très bien qu’une telle opération ne provoquait aucune adhésion populaire.
Puis la date du 29 juillet (sans que personne n’ait réfléchi à l’ironie du vote des Italiens à l’occasion de l’anniversaire de Benito Mussolini …) a été évoquée pour de nouvelles élections.
Puis l’hypothèse de la formation d’un gouvernement «populiste» a de nouveau été étudiée toujours avec Conte. La Lega et le Mouvement 5 étoiles ont accepté de ne pas proposer l’économiste Paolo Savona comme ministre de l’Economie, puisque c’était ce qui bloquait.
Savona est resté dans le gouvernement, mais en tant que ministre des affaires européennes un ministère moins important.
Le ministère du trésor, d’autre part, est allé au modéré Giovanni Tria.
La nomination du ministre des Affaires étrangères, Enzo Moavero Milanesi, qui avait déjà été ministre dans le gouvernement technique de Mario Monti, semble être un autre signal lancé aux oligarchies. Parallèlement à ces deux choix de tendance libérale, d’autres ministres semblent plus intéressants.
Il est particulièrement symbolique que le leader de la Lega, Matteo Salvini, ait obtenu le statut de ministre de l’Intérieur. Toujours ennemi du politiquement correct, Salvini a eu des propos très durs contre l’immigration et a dénoncé vigoureusement le remplacement de peuple en cours en Italie.
Il s’est fait par ailleurs épingler par la presse car au cours des négociations pour le formation du nouveau gouvernement, au Stade olympique de Rome, lors de la finale de la Coupe d’Italie, il est arrivé avec une veste Pivert, marque de vêtements dont le fondateur est un militant de CasaPound Italia. Il est à noter que durant les négociations avec Casapound à l’époque, Salvini a toujours refusé de condamner Casapound et de prendre ses distances, malgré les pressions de la presse nationale. Cela ne veut pas dire que c’est un ministre consciemment et profondément anti-mondialiste. Salvini continue d’avoir une vision de l’immigration très liée aux problèmes d’ordre public, sans comprendre pleinement le défi civilisationnel posé par le phénomène migratoire.
Il faudra voir par ailleurs comment il empêchera efficacelent l’arrivée de nouveaux immigrants, étant donné que bon nombre de ses thèses semblent simplistes.
Au niveau de la politique internationale, il entretien de bons contacts avec le parti de Vladimir Poutine, mais il sympathise aussi avec les Etats Unis et Israël. C’est un politicien qui est bon un communiquant, mais dont les compétences en tant que ministre doivent être vérifiées.
La nomination au ministère de la Famille du membre de la Lega Lorenzo Fontana est également importante. Fontana est catholique, liée aux milieux de la Manif pour tous italienne. Il a été surnommé « le ministre le plus à droite du gouvernement Conte ». Dans une interview où on lui demandait ce qu’il pensait des «familles arc-en-ciel» (familles homosexuelles avec enfants), il a répondu: « Ah bon, il y ‘a des familles arc en ciel ? ”.
Dans les milieux identitaires, les inquiétudes sont plutôt suscitées par les ministres du Mouvement 5 étoiles, généralement non préparés et souvent idéologiquement ambigus, et pas hermétiques aux oligarchies anti-nationales. Les ministères les plus importants donnés aux membres du Parti de Beppe Grillo sont ceux du Travail, donnés à Luigi Di maio, et de la Justice, à Alfonso Bonafede.
Adriano Scianca
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