Avant d’entrer en politique, Léon Blum était un parfait esthète et dilettante. Il écrivait dans la Revue blanche, fréquentait les salons et « adorait » Anna de Noailles. Il aimait les dîners en ville et se montrait fin gastronome. Après l’affaire Dreyfus, tout se gâta. Léon Daudet, de 5 ans son aîné (1867) se mit à le détester, plus tard il le traita d’ « hybride ethnique et hermaphrodite ». Cela fleurait bon l’antisémitisme de la Belle Epoque. Mais le gros Léon se trompait. De souche juive, Blum était agnostique. Comme le jeune Barrès, il dynamitait les valeurs bourgeoises, son essai « Du Mariage » vaut toujours d’être lu. Il aurait dû en rester là. Entré en politique, ce fut un désastre. Il fut le grand cocu du front populaire.
Tout cela pour traîner les pieds avant de parler d’une nouvelle table nantaise. Elle succède aux « Jardins d’Alexandre » qui furent un temps de mode, sans le mériter vraiment.
Le chef, Xavier Rambaud, revient de Nouvelle-Zélande où il tenait un « French coffee ». Il a rénové la salle, bien, installé une cuisine ouverte, discrète, bien encore. ICI profite d’une grande terrasse dans ce coin de Nantes, très calme hors manifs autour de la préfecture.
L’assiette ne nous a pas convaincus. Le menu du jour ne laisse pas le choix. A 24 euros, c’est ennuyeux. Une entrée légumière un peu courte, puis un pavé de cabillaud assorti de quelques coques, au dessert, moka maison. A cinq, deux flacons de muscadet côte de Grandlieu, Signature, 2013. Classique, avec une belle tenue.
Le chef est sympathique. Il parle aux clients, explique qu’il est dans le mois de l’ouverture, qu’il va voir pour la suite à donner. Inutile de parler du coût d’installation à Nantes où les baux commerciaux flambent. S’il veut s’en sortir, il devra se distinguer ; garder ses prix en étoffant ou en baissant la douloureuse…
J.H.
Crédit photo : Breizh-info.com
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