Sur les réseaux sociaux, on s’est beaucoup moqué de la dédicace de son ouvrage Leçons du pouvoir (Stock) par François Hollande au centre Leclerc de Plérin (près de Saint-Brieuc). Réponse habile de l’intéressé : « Je vais au contact des Français », puis « Venir là où les Français sont me semble être une bonne démarche » (Le Télégramme, samedi 12 mai 2018).
Réaction outrée de Michel-Édouard Leclerc, président du groupe Leclerc : « Foi de Breton, laissez moi rappeler que l’élitisme est un « ringardisme » ! ». Sur son blog, Michel-Édouard s’est empressé de rappeler « aux arbitres du bon goût qui éructent » que « E. Leclerc est le deuxième libraire de France (eh oui…) », avec près de 1500 libraires professionnels répartis dans 815 magasins (Libération, 12-13 mai 2018).
Michel-Édouard Leclerc aurait pu profiter de l’occasion pour expliquer les tenants et les aboutissants de la centrale d’achats baptisée « Eurelec trading », installée récemment à Bruxelles, et créée en association avec les supermarchés allemands Rewe. Plusieurs avantages à l’opération : bénéficier du Code de commerce belge, plus permissif que le français, délocaliser des négociations commerciales hors de France, pratiquer l’optimisation commerciale afin de rester plus compétitifs sur les prix (Le Canard enchaîné, 7 février 2018).
A la vérité, Michel-Édouard Leclerc a un faible pour la Belgique. Lorsque Gérard Depardieu avait annoncé son installation dans ce pays pour échapper au fisc français, le patron des centres Leclerc avait pris la défense de l’acteur : « Il a raison parce qu’on a une fiscalité qui n’est pas solidariste, on a une fiscalité qui est revancharde » (Mercredi 26 décembre 2012, Europe 1).
« Foi de Breton », on a le droit de poser la bonne question à « MEL » : qui font la fortune des PDG des centres Leclerc – et la sienne ? Les consommateurs français ou bien les consommateurs belges ?
Bernard Morvan
Crédit photo : Michel-Édouard Leclerc, Wikimedia (cc)
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