La « marée populaire » contre Macron ressemblait plus à des mortes-eaux qu’à un tsunami. A Nantes comme ailleurs. Dans la capitale de Bretagne, ce sont 4000 personnes à peine – précédées par un black block de 100 personnes – qui ont défilé, semant des déprédations sur leur passage.
Trois arrestations ont eu lieu. La mobilisation est généralement en baisse par rapport à la « fête à Macron » du 6 mai.
A Paris, ce sont 80.000 personnes qui ont défilé selon la CGT, 31.700 selon le cabinet Occurrence qui comptait pour un collectif de médias, 21.000 selon la préfecture de police. Il y a eu des émeutes aux abords de la place de la Bastille, avec 7 policiers « très légérement blessés », 43 interpellations dont 26 gardes à vue – deux abribus et une vitrine de la Matmut ont été brisés. A Marseille, la police fait état de 4.500 manifestants, la CGT – on est à Marseille – 65.000, sans heurts.
Les marées populaires ont été des vaguelettes en Bretagne : 200 personnes à Quimperlé et Morlaix, 400 à Lorient, 1000 à Saint-Brieuc (700 pour la police, 1500 pour le PCF), 700 à Brest et Quimper, 2500 à Rennes. Une autre manifestation avait lieu à Rennes pour réclamer des moyens pour les écoles Diwan – 2000 personnes s’y sont rendues.
A Nantes, où 4000 manifestants ont défilé, une émeute a éclaté comme d’habitude aux abords de la Préfecture. Les CRS postés sur la terrasse ont été visés avec des planches en bois, des pierres, des billes de peinture et des bâtons – ils ont répliqué avec une lance à eau et des lacrymogènes, séparant un moment les casseurs du cortège. Des tags ont été faits sur la Préfectureet les murs aux abords de la place Louis XVI. Du mobilier urbain et des sucettes publicitaires cours des Cinquante Otages ont été détruits.
A plusieurs reprises, la CGT a essayé de couper les casseurs du cortège – avec un service d’ordre qui se distinguait par des brassards blancs. En pure perte : à chaque fois, les casseurs se tenaient tranquilles ou se séparaient et finissaient par revenir devant le cortège.
D’autres éclats ont eu lieu rue de l’Hôtel de Ville – où un manifestant qui filmait les casseurs avec son portable a été molesté par sept personnes et son portable jeté violemment à terre ; cependant l’intervention rapide de la BAC a empêché les agresseurs de poursuivre. Puis devant le château, lorsque certains manifestants ont essayé d’aller au CHU comme ils l’avaient annoncé. Les forces de l’ordre ont fait usage de gaz lacrymogène et ont bloqué les velléités des manifestants, qui ont fini par se disperser à partir de 17h30. Quelques uns avaient cependant réussi à s’introduire sur les voies SNCF tout près. Trois personnes ont été arrêtées, une pour port d’arme prohibé, une pour outrage, une dernière par les CRS face au château pour jet de projectile.
Louis Moulin
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