La scène se passe il y a une dizaine de jours dans les locaux de France 2. C’est Le Canard enchaîné (23 mai) qui la raconte. Jean-Luc Mélenchon croise Christophe Castaner. « Tu vas voir, le 26 mai on va vous faire une démonstration de force formidable », lui annonce-t-il. « Oui, comme d’hab », répond l’autre.
Castaner avait vu juste : la « marée populaire » convoquée le 26 mai dans des dizaines de villes de France par une soixantaine d’organisations (pas toutes présentes localement) a eu un côté routinier. Le casting était pourtant exceptionnel : pour la première fois depuis longtemps, la CGT défilait au coude-à-coude avec les partis politiques de gauche.
En Bretagne, ce n’était pas un jour de grande marée. Les manifestations ont réuni au mieux un millier de personnes à Rennes, quelques centaines à Brest. Même à Nantes, la participation, environ 4.000 personnes, était certainement moins massive qu’espérée par les organisateurs. Une ambiance tendue était à prévoir en raison de la blessure subie voici quelques jours par un zadiste de Notre-Dame-des-Landes, amputé d’une main après avoir saisi une grenade lacrymogène.
Plusieurs dizaines de manifestants violents, dont certains gantés de rouge en hommage au blessé de Notre-Dame-des-Landes, ont en effet provoqué quelques incidents. Ceux-ci ont commencé à mi-parcours, devant la préfecture, avec entrée en service des canons à eau. Un peu plus loin, place du Cirque, des jets de projectiles sur des policiers ont suscité quelques giclées de gaz lacrymogène. Pleurer ensemble fut en définitive la seule marque d’unité entre des manifestants aux motivations très disparates.
E.F.
Crédit photo :Breizh-info
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