Un imam de 61 ans a été reconnu coupable d’avoir commis des abus sexuels sur un enfant à Nottingham, en Angleterre. Au-delà de cet acte, c’est la prise de position de la communauté musulmane locale en faveur de l’imam qui interpelle.
Entre 1990 et 1992
Bien que le procès ait eu lieu jeudi 24 mai dernier devant la Cour de Nottingham, les faits se sont déroulés entre 1990 et 1992. À l’époque, Mohammed Rabani, 61 ans à présent, était l’imam dans une mosquée de Sneinton, une ville de la périphérie de Nottingham, dans le comté du Nottinghamshire. Une fonction qu’il occupera pendant plus de 25 ans.
Alors que le prévenu a nié les faits, il a été reconnu coupable par le jury d’avoir abuser sexuellement d’un jeune garçon âgé, en ce temps-là, entre 12 et 13 ans. C’est dans le grenier de la mosquée de Sneiton que ces scènes d’attouchement se sont produites alors que l’enfant, comme d’autres individus de son âge, était placé sous la responsabilité de l’imam par ses parents afin de recevoir une instruction religieuse.
Notoriété de l’imam
C’est donc seulement en 2015 que la victime de cet imam a choisi de rapporter l’affaire à la police tandis que plus de 20 années se sont écoulées depuis. Une libération de la parole difficile d’autant plus que le coupable est un homme de pouvoir bénéficiant d’une grande notoriété dans la communauté musulmane de Nottingham.
Lors du procès, le juge du tribunal de Nottingham a déclaré que Mohammed Rabani n’échappera pas à une peine de prison. Il a été libéré sous conditions jusqu’à sa condamnation définitive le 31 mai prochain.
Bloc communautaire
L’imam a par ailleurs quitté le tribunal entouré de nombreux partisans. Car il faut préciser que l’enfant abusé jadis, devenu père de famille désormais, n’a pas reçu de soutien de la part de ses coreligionnaires de la ville. Lors du procès, il a même affirmé que sa communauté s’était retournée contre lui après qu’il ait porté l’affaire en justice. « Tout ce que les gens voulaient que je fasse, c’était que je me taise et que j’emporte ce secret dans ma tombe », déclara-t-il.
Voilà en tout cas un fait divers révélateur sur l’omerta qui peut entourer les agissements de certains imams. L’autorité spirituelle de chefs musulmans semble parfois supérieure au devoir de vérité par rapport à des actes aussi graves. De quoi donner matière à réflexion à nos dirigeants politiques sur la place de l’Islam dans la société occidentale.
Crédit photos : Pixabay (CC0/konevi)
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