A Lorient et Quimperlé aussi, les Urgences sont saturées

La France serait-elle petit à petit en train de devenir un pays du Tiers-Monde ? C’est en tout cas ce à quoi fait penser la dégradation progressive des conditions de travail dans les hôpitaux et des services rendus aux Français.

Récemment, ce sont les hôpitaux de Lorient et de Quimperlé qui ont tiré la sonnette d’alarme en Bretagne, quelques mois après Saint-Brieuc, concernant des services d’Urgences saturés.

Saint-Brieuc. Ne vous déplacez pas aux urgences du CHU pour rien (si ce n’est l’encombrer) !

Voici le communiqué du groupe hospitalier Bretagne-Sud :

Les Urgences des sites de Lorient et de Quimperlé du Groupe Hospitalier Bretagne Sud connaissent depuis plusieurs semaines une forte affluence pouvant impacter fortement les délais de prise en charge des patients

Aussi nous invitons la population à ne se rendre aux Urgences qu’en cas de situation qui le nécessite. 

En journée, contactez en priorité votre médecin traitant et, lorsque les cabinets médicaux sont fermés, faites le 15. Sur Lorient, nous vous rappelons également que vous avez la possibilité de contacter SOS médecins en appelant le 3624.

Nous vous remercions de votre compréhension.

Et le groupe de rappeler aux particuliers les règles à respecter pour éviter les engorgements d’un service qui, comme son nom l’indique, est là pour sauver des vies ou pour faire face à l’urgence, pas pour soigner une gastro ou des petits bobos.

Thomas Mesnier, médecin urgentiste et député LREM, a remis mercredi à la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, un rapport visant à réformer le système des Urgences dans le pays. Il propose des pistes pour remédier à la saturation des services de soins non programmés,Le rapport propose de réorganiser les soins non programmés. Voici quelques pistes avancées :

  • Faire participer davantage les médecins généralistes dans les soins non programmés. Le rapport juge nécessaire que la consultation d’un médecin généraliste autre que le médecin traitant du patient soit remboursée sans pénalité liée au parcours de soins.
  • Impliquer davantage les autres professionnels de santé dans la prise en charge de soins non programmés comme les infirmiers, les kinésithérapeutesou encore les pharmaciens.
  • Mettre en place un numéro de santé unique, le 15, pour faire un tri entre petites et grosses urgences.
  • Mieux informer les gens sur le numéro d’appel d’urgence à travers une campagne massive d’information (médias audio-visuels, réseaux sociaux, affichage sur les sites d’établissements de santé, CPAM et salles d’attente des professionnels de santé).
  • Former la population aux gestes simples de prise en charge par soi-même des problèmes de santé bénins et aux réflexes de secours à la médecine de proximité en cas de plus grande difficulté.
  • Développer rapidement la télémédecine notamment pour les personnes à mobilité réduite et dans les EHPAD.
  • Revaloriser la rémunération des visites à domicile des médecins et infirmières.
  • Etendre la journée de la régulation téléphonique des centres 15, déjà pratiquée dans certains départements.

En l’espace de deux semaines, deux nonagénaires, atteints de pathologies graves et en fin de vie, sont décédés sur des brancards aux urgences du CHU de Tours, après quatre à six heures d’attente. Par ailleurs, Fabienne Pion, une habitante de Ploërdut, a perdu son mari, Patrick, le 8 mai, d’un infarctus. L’homme serait décédé après 4 heures d’attente aux urgences du centre hospitalier de Centre-Bretagne à Noyal-Pontivy. A Rennes en mars, une patiente est décédée dans le service des urgences du CHU de Rennes. Elle attendait là encore la venue d’un médecin.

Fermeture de maternités, urgences saturées, personnels soumis à des horaires dingues, déserts médicaux qui s’amplifient, impossibilité d’avoir rapidement des rendez-vous auprès de spécialistes, il semble qu’il y ait urgence à prendre la mesure de la dégradation catastrophique du système de santé en France.

Crédit photo : DR
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