Après la punaise diabolique, le Frelon Asiatique et l’Écureuil de Corée, les Plathelminthes terrestres tels que Platydemus manokwari (depuis la Nouvelle-Guinée) ou Obama nungara (depuis l’Amérique du Sud), voici que des vers géants envahissent les jardins de France, localisés pour le moment dans le Sud-Ouest.
C’est le média The Conversation qui rapporte les faits. « Ces Plathelminthes terrestres, qui passent de continent à continent avec les transports de plantes, sont généralement des animaux d’une taille modeste, environ 5 cm : ils tiennent dans la main – quoique ce soit une mauvaise idée de les toucher. Parmi les Plathelminthes terrestres, il existe toutefois un groupe d’espèces géantes, qui ont toutes la tête « en marteau » : les bipaliinés, appartenant aux genres Bipalium et Diversibipalium. Les plus grands peuvent atteindre 1 m de long, et leur continent d’origine est l’Asie.»
Quand les « joies » de la mondialisation s’invitent dans votre jardin et menacent notre éco-système.
Au total, d’après l’étude menée, plus de 700 signalements de Plathelminthes terrestres ont été reçus, et parmi ceux-ci, plus de 100 concernaient des bipaliinés. Deux des espèces présentes en France, et parfois très abondantes, peuvent atteindre 40 cm de long.
Gros problème : « Les Plathelminthes terrestres consomment des animaux de la faune du sol, et à ce titre posent une menace pour la biodiversité des sols et leur équilibre écologique. Les Bipalium sont des prédateurs de vers de terre, capable de tuer et manger des proies beaucoup plus grandes qu’eux. Pour tuer leurs proies, les Bipalium possèdent un armement chimique incluant la tétrodotoxine, un des neurotoxiques les plus puissants au monde, mille fois plus actif que le cyanure (la tétrodotoxine est le poison des fameux poissons Fugu).»
En France métropolitaine, la plupart de ces vers ont été trouvés dans le sud, et près de la moitié des signalements proviennent d’un seul département : les Pyrénées-Atlantiques. Visiblement, les Plathelminthes terrestres ne supporteraient pas le froid de l’hiver ni la sécheresse de l’été. En Bretagne, il n y a pas eu jusqu’ici de signalement comme le montre la carte ci-dessous :
« Nos études moléculaires basées sur le gène de la Cytochrome Oxydase I montrent que les espèces trouvées dans plusieurs localités dans le monde sont parfaitement homogènes du point de vue génétique, même quand les spécimens proviennent de plusieurs continents. Ces espèces ne pratiquent pas la reproduction sexuée et chaque individu est donc un clone de son parent : un petit morceau se détache à l’arrière de l’animal et se transforme en adulte, un phénomène appelé scissiparité. La reproduction asexuée est un moyen pour une espèce invasive d’envahir rapidement un territoire. Cela signifie aussi que chaque ver est potentiellement immortel. » poursuivent les rédacteurs du site et auteurs de l’étude.
Pour informer le public en France et dans les territoires francophones d’outre-mer, la version intégrale en français de l’article sur les bipaliinés est disponible.
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