Cédric Herrou, le délinquant passeur de migrants pensait peut-être pouvoir venir faire tranquillement des doigts d’honneur à Saint-Malo comme à Cannes alors qu’il était l’invité d’Étonnants voyageurs.
Des militants du Front national en ont décidé autrement, en se rassemblant devant l’entrée du Palais du Grand Large à Saint-Malo, dimanche 20 aux alentours de 17 h.
Saint-Malo. Le festival Etonnants voyageurs invite Cédric Herrou, le passeur de migrants
Ils ont déployé une banderole sur laquelle on pouvait lire « Herrou délinquant, immigrationniste, dehors ! ». Ce déploiement aura provoqué la colère, presque hystérique, de quelques têtes grises présentes pour le festival, et la curiosité d’une majorité de participants, qui visiblement ne savaient pas, pour beaucoup, qui était Cédric Herrou.
Le festival Étonnants voyageurs accueillait en effet le passeur de migrants, condamné en août 2017 à quatre mois de prison avec sursis, par la cour d’appel d’Aix-en-Provence, pour avoir aidé quelque deux cents migrants à traverser la frontière italienne. Inacceptable pour les élus FN à la Région Bretagne, Gilles Pennelle en tête, qui dénonçaient notamment les subventions astronomiques accordées à un festival chaque année un peu plus clivant et engagé politiquement. « Le délinquant immigrationniste Cédric Herrou est l’invité ce dimanche du festival Étonnants Voyageurs de Saint-Malo. Largement subventionné par l’argent des contribuables à hauteur de 750 000 € dont 110 000 € du Conseil Régional de Bretagne, ce festival, de plus en plus politisé, se prononce clairement dans son édition 2018 pour la submersion migratoire dont souffrent les »
Plusieurs dizaines de milliers de personnes se sont rendues samedi, dimanche, et encore ce lundi, à Étonnants voyageurs, pour découvrir expositions, auteurs, débats.
On notera l’appel de Michel Le Bris, directeur du festival, à la mise en place d’une « gouvernance mondiale » pour « accompagner les migrations ». Un internationalisme peu surprenant de la part d’un ancien militant maoïste (idéologie aux millions de victimes) membre de la Gauche prolétarienne en mai 68, qui semble voir dans le migrant le nouveau damné de la terre.
Lisez plutôt :
« L’urgence est à la construction d’un principe d’hospitalité qui deviendrait opposable aux États. Le point de départ est le constat d’interdépendance. Comme l’a reconnu l’Assemblée générale des Nations Unies en 2016, “aucun Etat ne peut à lui seul ‘gérer des déplacements massifs de réfugiés et de migrants’. Les conséquences, qu’elles soient ‘politiques, économiques, sociales, développementales ou humanitaires’ atteignent non seulement les personnes concernées et les pays d’origine, mais les pays voisins et ceux de transit, ainsi que les pays d’accueil.
Comme pour le climat, l’interdépendance appelle un devoir de solidarité qui mobilise de multiples acteurs bien au-delà du dialogue interétatique. Des scientifiques (les climatologues sont remplacés par démographes et anthropologues) deviennent lanceurs d’alerte et veilleurs. Des collectivités territoriales (Etats fédérés et grandes villes) s’engagent. Des partenariats s’organisent avec les migrants et les diasporas et plus largement avec la société civile dans sa diversité : ONG et syndicats, citoyens spontanément solidaires malgré les risques de poursuite pénale. Il reste à mettre en œuvre les responsabilités ‘communes et différenciées’ des États. Communes parce que les objectifs sont les mêmes : des migrations ‘sûres, ordonnées et régulières’. Différenciées parce qu’elles varient nécessairement d’un pays à l’autre selon des critères à définir : quantitatifs, comme la population, le PIB, le nombre moyen de demandes, ou le taux de chômage ; qualitatifs comme le passé historique ou la situation socioéconomique.
La force et la faiblesse de ce modèle de gouvernance mondiale est qu’il repose essentiellement sur la bonne volonté des acteurs. Pour être efficace, il doit être pleinement reconnu en termes de légitimité. La célébration des 70 ans de la Déclaration universelle des droits de l’homme, en décembre 2018, est l’occasion de cette reconnaissance. À l’image du développement durable qui a permis de pondérer innovation et conservation, le principe d’hospitalité, régulateur des mobilités humaines, permettrait de pondérer exclusion et intégration et d’équilibrer les droits et devoirs respectifs des habitants humains de la Maison commune”.
Déposséder les peuples de leur droit à décider avec qui ils veulent vivre au sein de frontières définies par leurs soins et ceux de leurs ancêtres. Tout un programme.
Tout comme le festival de Cannes qui a fait toute la semaine dernière la promotion de l’immigration, le festival Étonnant Voyageurs montre par la plume de son directeur, militant historique d’extrême gauche, son profond décalage avec une large partie de la société qui pourtant, accueille et finance cet évènement.
Yann Vallerie
Crédit photo : breizh-info.com
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