Comment se portent les effectifs de la CGT en ces périodes de grèves à répétition ? Plutôt mal si l’on en croit les chiffres. Le syndicat perd ainsi des membres chaque année.
Chute régulière
Il faut croire que les conflits sociaux qui se sont enchaînés ces dernières années n’ont pas profité au syndicalisme. C’est en tout cas la conclusion que doivent tirer les dirigeants de la CGT (Confédération générale du travail) lorsqu’ils regardent l’évolution de leurs effectifs. Tandis que le syndicat comptait 695 424 adhérents en 2012, il n’en recensait plus que 664 350 à la fin de l’année 2016. Soit une perte de 30 000 membres en quatre ans. Sur cette même lancée, les chiffres de 2017 devraient confirmer cette désertion progressive.
Toutefois, ces vagues de départs successifs ne sont pas le fruit du hasard. Les choses ont commencé à se dégrader après le départ de Bernard Thibault, l’ancien secrétaire général, en 2013.
De Lepaon à Martinez
L’homme céda alors sa place à Thierry Lepaon. Lequel ne contribuera pas à redresser la barre puisqu’arrivera par la suite le scandale lié à son train de vie. Il démissionnera alors au début de l’année 2015. Une année qui verra le départ de 10 000 syndiqués (-1,4 %).
Enfin, c’est l’actuel patron Philippe Martinez qui prendra les commandes de la CGT. L’épisode de la loi El Khomri entraînera de fortes mobilisations au printemps 2016. Malgré le ton vindicatif du syndicat, l’hémorragie militante s’est poursuivie avec 12 000 cartés en moins par rapport à 2015.
Il faut remonter au début des années 1990 pour retrouver une situation aussi inquiétante au sein de la CGT. Alors qu’elle ne comptait plus que 632 000 membres à l’époque, l’arrivée de Louis Viannet avait relancé la machine à partir de 1995, bien aidé en cela par la contestation face au premier ministre Alain Juppé.
Avenir sombre
Dans ce tableau, peu d’éléments incitent donc à l’optimisme pour la Confédération générale du travail. Rappelons par ailleurs que le syndicat a également perdu sa place de numéro un aux élections professionnelles dans le secteur privé.
Quant aux chiffres de 2017 relatifs aux adhésions, ils pourraient bien être les pires de tous. Alors que les données définitives mettent un temps certain à être collectées auprès de la base, les estimations provisoires ne s’avèrent pas très encourageantes. Ainsi, en ce mois de mai 2018, les effectifs à jour de cotisation seraient en baisse de 3,71 % par rapport à mai 2017. Soit 20 000 personnes de moins.
Une fois le constat dressé, il apparaît que, même si les salariés ne semblent pas majoritairement approuver la politique sociale menée par les gouvernements successifs, ils ne se tournent pas non plus vers les syndicats, et tout particulièrement la CGT. Quand la colère ne fait plus recette…
Crédit photo : Wikipédia (CC)
[cc] Breizh-info.com, 2018, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine