Dans un entretien, il y a les questions bateau qui ne fâchent personne et les questions pointues – celles qui percutent, celles qui dérangent, celles qui vont au fond des choses. Eh bien ! Ces dernières font défaut dans l’entretien que Nathalie Appéré (PS), maire de Rennes, a accordé au magazine Bretons (mai 2018).
Une formule bien connue peut résumer les onze questions : tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil. Certes, la journaliste Maiwenn Raynaudon –Kerzerho fait dire à Mme Appéré : « Je suis profondément bretonne » et « je chante en breton ». Mais elle oublie de poser la bonne question : « Mme Appéré, qu’est-ce que la Ville de Rennes fait pour la culture bretonne ? » En clair, « quel budget la Ville de Rennes consacre-t-elle à la culture bretonne ? ». « Quelle aide la Ville de Rennes apporte-t-elle à l’association Diwan ? ». « Pourquoi la Ville de Rennes n’intervient-elle pas auprès du Département d’Ille-et-Vilaine pour que ce dernier verse une subvention digne de ce nom à Diwan ? »
Au final, il serait « amusant » d’apprendre que la Ville de Rennes consacre d’avantage d’argent à « l’accueil des migrants » – dont Mme Appéré se dit « très fière », car, à Rennes, « il y a un socle profond de valeurs humanistes et solidaires » – qu’à la culture bretonne. Puisque Nathalie Appéré chante « les berceuses de [ses] grands-mères… », on est rassuré pour l’avenir de la culture bretonne !
L’« accueil des migrants » fonctionne bien à Rennes. On en avait eu la preuve lorsque, pendant plusieurs mois, une vingtaine d’entre eux s’installait dans le « Passage de la Légion d’honneur » (porche de la Poste) chaque jour afin de faire prospérer leur petite entreprise de vente de drogue. Au su et vu de tous, à deux cents mètres de l’hôtel de ville où règne Mme Appéré. On comprend que cette dernière en soit « très fière ».
B. Morvan
Crédit photo : Luziadell/Wikimedia (cc)
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