Installé depuis 2005 sur la ferme de ses parents à l’Insendiaire, en Louisfert, et rejoint en 2017 par un associé plus jeune, Ambroise Fredoueil exploite avec Valentin Gledel quelques 240 hectares. Depuis quelques temps, ils se sont lancés dans la vente directe aux consommateurs – afin de mieux valoriser leur viande, issue d’un élevage « conventionnel, mais de bonne qualité, avec 70% d’herbe et de la polyculture ». Il a des blondes d’Aquitaine, et son voisin des blondes et des charolaises. Une initiative qui illustre le potentiel, mais aussi la difficulté de la vente directe dans les exploitations agricoles conventionnelles.
Les deux éleveurs abattent à Craon, le seul abattoir municipal de la Mayenne – administré d’ailleurs en régie –, dont l’activité ne cesse d’ailleurs de croître – il a d’ailleurs vu sa capacité limitée à 2900 T malgré une demande croissante. « Pour la découpe destinée à la vente directe, on passe par le transformateur Duvacher, à Erbray », nous explique Ambroise Fredoueil. « On a un panel de 100 clients, auxquels on propose des colis de 8, 10, 12 ou 15 kilos, à 12€ du kilo, avec divers morceaux de vache, ainsi que de la viande hachée ou des saucisses de bœuf, et du veau, à 14.5€ le kilo ». Tout cela permet de valoriser la viande de « cinq vaches par an » avec des colis « tous les trois mois ».
Les deux agriculteurs n’ont « guère le temps de faire plus. Même si la vente directe permet de mieux valoriser, c’est impossible de tout faire en vente directe. Cela dit ça nous permet de retrouver une relation avec les consommateurs qui a été perdue. Quand ils viennent chercher leur viande et qu’ils disent que c’est super bon, c’est très encourageant. On est beaucoup plus dans notre métier ».
L’association Tradition bovine du Pays de Châteaubriant, active depuis 20 ans, permet aux agriculteurs castelbriantais, mais aussi des environs de Pouancé (49), de Craon (53) et du sud de l’Ille-et-Vilaine de commercialiser leur viande en suivant une filière de qualité. Elle dispose d’une marque déposée éponyme qui appartient collectivement aux éleveurs adhérents. Mais à peine une quinzaine d’éleveurs y participent – dont deux de Louisfert, bien que les prix soient fixés à l’avance.
Les bêtes doivent être nourries à l’herbe sept mois par an au moins et être nées, avoir été élevée et avoir été abattue sur le territoire. Il y a relativement peu de débouchés, avec 100 bêtes par an, c’est hors de portée de la grande distribution qui exige de gros tonnages – mis à part le Leclerc de Châteaubriant. Le gros du volume va aux cantines scolaires et à,l’hôpital local.
Pour Ambroise Fredoueil, « c’est encore dix vaches par an : quatre ou cinq pour Leclerc, autant pour les collectivités locales ». Cependant, c’est une partie assez mineure de son activité : « je vise 150 vêlages par an, j’en ai actuellement 140 » pour 300 têtes de bétail (en 2014).
Il espère cependant développer son activité de vente directe, même si « contrairement à d’autres produits, la viande de boeuf est moins facile à s’adapter aux AMAP », et ce bien qu’il y ait 126 AMAP en Loire-Atlantique, le réseau le plus dense de France. Si la plupart sont situées sur la métropole de Nantes, le Castelbriantais en compte une à Joué-sur-Erdre (cinq producteurs), une à Vay (cinq producteurs), une à Abbaretz (quatre producteurs), une à Saint-Michel et Chanveaux aux confins de la Loire-Atlantique (15 producteurs) et une à Châteaubriant (8 producteurs)
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Louis-Benoît Greffe
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