Vous rêviez de devenir taxi ? Ce sera peut être bientôt possible dans les zones rurales (dites « zones blanches ») de France.
Pour développer la mobilité dans les zones rurales où les transports en commun sont rares ou inexistants, le gouvernement étudie en effet une mesure qui permettra à des chauffeurs non professionnels, sous certaines conditions, de faire du transport de personnes contre rémunération.
Actuellement, il s’agit d’une activité que la loi réserve aujourd’hui aux chauffeurs professionnels, les taxis et les VTC, comme le rappelle le journal Les Echos, qui a révélé cette proposition.
La mesure est à l’étude depuis la fin des Assises de la mobilité en décembre 2017 et a été présentée aux organisations du secteur lors d’une réunion au ministère.
On peut lire dans Les Echos que « Selon la dernière version du projet de loi, les candidats chauffeurs devront solliciter auprès des autorités locales (communes ou groupements de communes) une autorisation individuelle, conditionnée à la présentation d’un casier judiciaire vierge. Et leur rémunération ne devra pas dépasser un plafond annuel, qui doit être fixé par décret.»
Reste à voir désormais si la rémunération sera correcte, et pas fixée « au rabais » avec dans l’idée encore une fois de proposer des services « low cost » à la fois pour le taxi amateur comme pour le client.
Cette pratique ne serait possible que dans les territoires ruraux à faible densité de population, il en existe de nombreux en Bretagne, et qui manquent de transports publics collectifs.
Toujours pour Les Echos, « le ministère ne le dit pas explicitement, mais il compte sans doute sur le fait que les taxis ruraux réalisent en moyenne 90 % de leur chiffre d’affaires avec la Sécurité sociale dans le transport de malades , pour faire passer cet aménagement de la réglementation sans trop de grogne.»
Les syndicats qui représentent les professions qui verraient naitre une nouvelle forme de concurrence sont critiques sur la mesure, évoquant notamment d’autres possibilités, comme la mise en circulation de nouvelles licences de taxi, ou un allègement des charges pour les taxis ruraux, dans l’optique de faire baisser le prix de la course.
Ils craignent par ailleurs une augmentation des taxis clandestins, puisque cette mesure permettrait aux taxis amateurs de faire des trajets jusqu’aux aéroports ou aux grandes gares pour déposer les clients, ce qui entrainerait forcément de la confusion et des opportunités pour des personnes mal intentionnées.
Un arrangement est-il possible entre une certaine forme de corporatisme et la nécessité, dans les zones rurales, de pouvoir se déplacer « comme tout le monde » ? Réponse dans les prochaines semaines ou dans les prochains mois…
Crédit photo : Pixabay (cc)
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