Carles Puigdemont a annoncé qu’il renonçait à occuper le poste de président de la Catalogne. Tout en laissant la voie libre à un autre nationaliste. Où en est la situation en Catalogne ?
Madrid s’entête
Bien qu’il n’occupe plus le premier plan de l’actualité européenne, le feuilleton catalan se poursuit. Dernier épisode en date, la volonté récente du pouvoir central de Madrid de déposer un recours devant le Tribunal constitutionnel afin d’empêcher le vote par procuration de Carles Puigdemont et de Toni Comin, un député lui aussi mis en examen pour « rébellion » et réfugié en Belgique.
De plus, le Conseil des ministres a également saisi la Cour constitutionnelle pour lui demander l’annulation d’une loi votée récemment par le Parlement de Catalogne. Cette loi devait permettre d’investir en son absence Carles Puigdemont, toujours exilé en Allemagne à l’heure actuelle.
Quim Torra pour successeur
Face à l’obstination du gouvernement Rajoy qui craint toujours la volonté du peuple catalan quant à son indépendance, Carles Puigdemont n’a pas eu d’autre choix que de renoncer à la présidence de son pays. Jeudi 10 mai, il a alors désigné un successeur pour former un gouvernement catalan, le dénommé Quim Torra, tandis que les élections catalanes ont eu lieu le 21 décembre dernier.
Quim Torra est par ailleurs éditeur et ancien président de l’association Omnium Cultural. Sa candidature sera présentée dans quelques jours devant le Parlement de Catalogne. Pour sa part, Carles Puigdemont est toujours sous le coup d’un mandat d’arrêt européen émis par l’Espagne au motif de « rébellion ».
Honorat per la confiança rebuda, accepto amb responsabilitat i voluntat de servei al país l’encàrrec del President legítim de Catalunya @KRLS i de la resta dels meus companys de @JuntsXCat
Visca Catalunya! pic.twitter.com/6eAVknRgap
— QuimTorraPla (@QuimTorraiPla) 10 mai 2018
Continuité dans le combat
Quim Torra, 55 ans, est un proche de Carles Puigdemont et est tout autant déterminé que ce dernier à mener à bien le processus d’indépendance catalane. L’homme est d’ailleurs connu pour ses prises de positions radicales face au pouvoir de Madrid. Il devrait logiquement être élu grâce aux suffrages des 66 députés indépendantistes.
Une élection qui, cependant, risque de prendre des allures d’intérim car c’est bien Carles Puigdemont qui reste aux commandes en coulisses. L’homme en exil a par ailleurs déclaré dans un discours que « l’intolérance et le manque de respect de l’État envers la volonté des citoyens de Catalogne sont apparus clairement aux yeux du monde ».
Le Parlement catalan doit élire un président avant le 22 mai prochain, à défaut de quoi de nouvelles élections régionales devront être organisées.
Crédit photo : Wikimedia Commons (CC)
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