Vendredi soir, 70 gendarmes mobiles et 30 policiers ont évacué les bloqueurs d’ultra-gauche qui s’étaient retranchés dans le bâtiment Censive, réoccupé depuis près d’un mois. A l’arrivée des policiers, ils n’étaient plus que sept dans le bâtiment et dix dehors.
Après l’expulsion, une cinquantaine de soutiens sont venus les rejoindre et ils ont fait un pique-nique sous haute surveillance policière. L’Université de Nantes n’est donc plus officiellement bloquée, mais une grande partie du campus Tertre reste fermée.
L’opération a commencé à 19 heures. Les occupants ont été laissés libres après que leur identité ait été contrôlée. Les services de l’Université ont sécurisé le bâtiment – largement dégradé comme le reste du campus (voir nos photos exclusives) – et mis en place un service d’ordre pour le week-end. L’ultra-gauche reconnaît elle-même « aucun blessé, aucune arrestation ». Le collectif Nantes Libre, opposé aux blocages, a de son côté remercié la Police Nationale sur Twitter et constate que « après plusieurs semaines d’attente, l’Université de #Nantes se décide enfin à rétablir l’ordre ».
? Évacuation du bâtiment Censive. Après plusieurs semaines d’attente, l’université de #Nantes se décide enfin à rétablir l’ordre sur le campus. Merci @PoliceNat44 ! pic.twitter.com/1z6QIvB4PK
— Nantes Libre ? (@NantesLibre) 11 mai 2018
Ainsi, l’Université est officiellement débloquée – et les zadistes ont perdu leur base avancée – tandis que les partiels commencent lundi et les expulsions sur la ZAD pourraient reprendre dès la semaine prochaine. Il n’y a du reste plus que deux universités bloquées en France – Nanterre, dont le blocage s’est étendu à la maison des examens d’Arcueil afin d’empêcher que les partiels puissent avoir lieu, et Rennes II où cependant un seul bâtiment est vraiment occupé.
L’Université de Nantes s’est fendue dans la soirée d’un communiqué pour constater que l’évacuation a été « calme et sans incidents ». Cependant, « dans l’attente de la remise en l’état du campus qui a subi de très nombreuses dégradations, l’Université de Nantes annonce que les enseignements et les activités de recherche restent suspendus jusqu’à nouvel ordre dans les bâtiments suivants : bâtiment Tertre, Censive, Faculté des langues et cultures étrangères, Recteur Schmitt (sauf pour les étudiants du Service Universitaire des Langues). La Faculté de Droit et l’IAE seront fermés uniquement ce week-end. Les bibliothèques universitaires, ainsi que le Pôle étudiant, demeurent ouverts et accessibles au public ».
Le samedi 12 à 18 heures, l’ultra-gauche avait prévu un rassemblement devant la présidence de l’Université, près du CHU. Mais cette fois, ses militants n’ont pas pu s’en prendre au bâtiment comme les deux autres fois. Dix camions de CRS les attendaient. Les vingt premiers arrivés ont été contrôlés et photographiés.
Ensuite, « après une fouille au corps, 15 personnes peuvent partir, 5 restent là, dans l’attente, sans raison, pendant plus de 40 minutes », relate le communiqué de l’ultra-gauche. « Une quarantaine d’autres étudiants sont arrivés entre temps à l’extérieur. Deux étudiants et une enseignante chercheuse s’approchent de la nasse pour avoir des informations ils se font alors très lourdement gazer et insulter pour se faire dégager ». Un étudiant particulièrement remonté a été interpellé par la BAC.
Cependant l’ultra-gauche, bien que particulièrement faible en nombre – le rassemblement « étudiant » de samedi ne l’était qu’à moitié – n’a pas dit son dernier mot et s’emploie désormais à chercher à perturber les partiels. Sous le prétexte de s’opposer à la loi, mais surtout parce que si les bloqueurs ne passent pas leurs partiels, ils ne seront plus étudiants l’an prochain et ne pourront pas continuer à dégrader les bâtiments et à faire de l’Université une base arrière des luttes d’extrême-gauche, le tout aux frais du contribuable.
Louis Moulin
Crédit photo : DR
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