La compagnie bretonne Brittany Ferries devrait largement tirer son épingle du jeu avec le Brexit, et cela en raison de l’ouverture de la ligne Cork > Santander empruntée par le nouveau navire, le Connemara, et qui a effectué cette semaine sa première rotation.
La raison ? Une possibilité que cette ligne devienne incontournable, notamment pour les transporteurs, en haute mer. Une ligne qui leur évitera de passer de l’Irlande au Royaume-Uni, puis à la France, avant de descendre tout le pays sur la route. Des économies sont donc à prévoir.
Le directeur commercial du port de Cork, le Capitaine Michael McCarthy, est convaincu que ce service a un avenir solide, avec notamment la perspective de Brexit et d’une frontière dure, ce qui en ferait une option encore plus attrayante pour les entreprises.
Les deux traversées hebdomadaires de Ringaskiddy (Cork) tous les mercredis et vendredis, dureront 26 heures mais réduiront d’environ 1 200 km le trajet routier pour de nombreux transporteurs, qui devraient économiser environ 1€ par kilomètre, ce qui représente au total une économie de 1200€ par voyage, d’où la traversée, très attractive, et de facto lucrative pour la compagnie bretonne.
A cela, il faut rajouter les contraintes administratives qu’entrainera nécessairement le Brexit, en terme de temps d’attente dans les ports, de retards, et même de taxes qui pourraient être mises en place par la suite. La traversée Cork > Santander, intra Union Européenne, réduit tout ceci à néant.
En ce qui concerne le commerce existant, les exportateurs irlandais de poissons et de fruits de mer envoient d’énormes volumes de produits vers la France et l’Espagne, alors que dans le sens inverse, ce sont des fruits, des légumes, du vin, de la céramique, qui arrivent en Irlande.
Pour mémoire, Brittany Ferries a annoncé l’affrètement du Connemara en janvier, pour un nouveau service entre l’Irlande, l’Espagne et la France. Le Connemara, qui appartient à Stena Roro, était jusqu’ici exploité sous pavillon grec par l’armement hellénique ANEK Lines. Il assurait, sous le nom d’Asterion, un service entre l’Italie et la Grèce. Sorti des chantiers italiens Visentini en 2007, ce navire fait partie d’une longue série de ferries à laquelle appartient notamment l’Etretat, exploité par Brittany Ferries depuis 2014. Il a déjà opéré au départ de la France, sous le nom de Norman Asturias, et effectuait le service entre Montoir et Gijon, opéré alors par LD Lines.
D’une longueur de 187 mètres, il dispose d’une capacité de 500 passagers, 195 véhicules et d’un linéaire de 225 mètres.
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