Selon l’office de police Europol, près de 3 600 tonnes de denrées alimentaires dangereuses initialement destinées à la consommation ont été retirées du marché en l’espace de quatre mois. Une fraude alimentaire aux multiples aspects.
3 620 tonnes d’aliments saisies
C’est par un communiqué de presse daté du 25 avril dernier que l’information a été révélée. Le document a été publié par Europol, l’office de police criminelle qui facilite l’échange de renseignements entre polices nationales en matière de stupéfiants, de terrorisme, de criminalité internationale et de pédophilie au sein de l’Union européenne.
Europol indique ainsi que, sur une période de quatre mois (décembre 2017 – mars 2018) dans 67 pays, plus de 3 620 tonnes et 9,7 millions de litres d’aliments et de boissons contrefaits ou ne respectant pas les normes sanitaires en vigueur ont été saisis. Un volume impressionnant qui fait suite à plus de 41 000 contrôles effectués dans les magasins, les marchés, les aéroports, les ports maritimes et les zones industrielles. Au total, quelque 749 personnes ont été arrêtées ou détenues et les enquêtes se poursuivent dans de nombreux pays.
Sous diverses formes
Comment se sont alors matérialisées ces fraudes alimentaires ? Ce phénomène mondial ne date pas d’hier et représente une manne financière très importante pour ceux qui s’y adonnent.
Les enquêteurs sont ainsi intervenus face à des cas de viande pourrie mais aussi de thon chimiquement coloré ou encore pour de fausses poudres de lait destinées aux nourrissons. Mais la liste n’est pas exhaustive et les fraudes ont pris des formes très diverses. Le marché européen est également concerné par ces activités illicites. Selon INTERPOL, ce sont près de 50 réseaux criminels impliqués dans la production de faux aliments et de fausses boissons qui ont été démantelés à l’échelle mondiale.
Coordination générale
Ces opérations de grande envergure pour lutter contre la fraude alimentaire ont lieu une fois par an. Développées depuis 2011, elles voient collaborer Europol et INTERPOL avec les services douaniers, la police et les organismes nationaux de réglementation alimentaire.
Baptisée « OPSON », l’opération compte chaque année de plus en plus d’États comme participants. En Europe, Europol coopère avec la Commission européenne. C’est cette dernière qui coordonne le réseau européen de lutte contre la fraude alimentaire. Parmi ses cibles, la filière de commercialisation du thon où les pratiques illégales se sont multipliées ces dernières années. Au total, plus de 51 tonnes de thon ont été saisies et quelques 380 échantillons ont été prélevés.
Et en France ?
Du côté français, certains contrôles se sont avérés fructueux. C’est notamment le cas d’une opération conjointe de la gendarmerie, de la douane, de la police et du ministère de l’agriculture français qui a vu la saisie de plus de 9,5 tonnes de marchandises périssables de contrebande dans les territoires d’outre-mer.
Par ailleurs, 60 litres de carburant et de matières premières destinées à l’exploitation illégale de l’or sont aussi tombés entre les mains de la police dans ces mêmes territoires. Nul doute que l’opération OPSON sera reconduite l’année prochaine…
Crédit photo : Wikimedia Commons (CC/Robinson B.)
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