Dans son « Panorama de la haine en ligne » du mois de mars 2018, la société Netino révèle que seulement 1 commentaire sur 10 contiendrait un propos qualifié de « haineux ».
Ce que personne ne souligne par ailleurs, c’est que les messages racistes – qui constituent pourtant la cible de la campagne de censure sur Internet que veulent mener gouvernants et réseaux sociaux – sont ultra minoritaires. Décryptage.
Concrètement, sur un échantillon de 10 870 commentaires publiés du 1er au 31 mars 2018 sur 24 pages Facebook de grands médias français subventionnés (presse écrite quotidienne nationale et régionale, presse hebdomadaire, radios, télévisions…), 1087 comportaient un message « haineux », 10%.
Parmi ces messages – et contrairement à ce qu’affirment les « hautes autorités » chargées de la censure sur Internet – une majorité de ces propos (512 sur 1087) contiennent seulement des insultes génériques (« pauvre con », « cette merde »..).
Les cibles des insultes sont ensuite des personnes traditionnellement inaccessibles dans la « vraie vie » aux internautes, mais qui sont aux manettes concernant le pouvoir médiatique et décisionnel : 158 sont des attaques contre des politiciens, 108 contre des personnalités, 94 contre des journalistes.
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10% des insultes pour des motifs ethniques ou religieux
En réalité, on ne retrouve que 10% des insultes pour des motifs ethniques ou religieux (à relativiser là aussi puisque Netino considère que dire « Honteux pour la France qui se laisse bouffer de l’intérieur par les musulmans intégristes » est un message de haine visant une religion alors que le message vise une catégorie seulement de musulmans). Une centaine de message au total dans cet échantillon donc, sur 10 870 commentaires. Bien loin de la « déferlante de haine » sur les réseaux sociaux, prétexte à la mise en place d’un très coûteux « plan national contre la haine en ligne ».
Insolite par ailleurs, Netino semble désolé ne pas avoir relevé d’insultes concernant les roms, les gens du voyage, les protestants, les juifs, les transexuels, les handicapés, les roux, les nains, les pauvres, les jeunes, les étudiants. On frise le grotesque, ce qui n’empêche pas le secrétaire d’Etat au numérique, Mounir Majoubi, de féliciter la société pour son travail, manifestement rémunéré par l’Etat.
«Negro, youpin, tafiole, grosse truie, sale aguicheuse…» nous ne pouvons plus tolérer ces mots sur internet ! Lutter contre la haine en ligne est une nécessité absolue. Merci à @NetinobyWebhelp pour votre étude chiffrée remise à la mission @karimamellal @GilTaieb @LaetitiaAvia! pic.twitter.com/ty5mE9NgZI
— Mounir Mahjoubi (@mounir) 4 mai 2018
Conseil pour les responsables de Netino : aller dans les cafés, dans les vestiaires de football, dans les cours d’école, dans les entreprises, pour constater que les discussions du quotidien entre les individus évoquent parfois les « gros boudins » (classé comme discrimination physique par l’entreprise), sans oublier les blagues en tout genre, visant des catégories spécifiques de la population française.
Mais il est vrai que dans un pays dans lequel des chroniqueurs/journalistes militants viennent tranquillement s’interroger sur le racisme caché dans la couleur d’un pansement blanc, on se dit que les limites sont dépassées les unes après les autres en matière de folie ambiante.
Avec toutefois au final, le risque que des fous décident des libertés individuelles et du sort judiciaire de ceux qui ne goûteraient pas à ce gigantesque asile psychiatrique qui s’installe chaque jour qui passe en France et en Europe de l’Ouest.
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