Depuis février, la situation de la faculté (campus Tertre) se dégradait de jour en jour pour atteindre son apogée le 27 mars avec le vote du blocage illimité. Il sera suivi de l’occupation jour et nuit des amphis D et E, puis quelques semaines plus tard du sous-sol de Censive servant d’hôtel pour les zadistes qui viennent manifester.
Ainsi le campus Tertre servait à tout sauf d’université : hôtel, camps de vacances, aire de jeux, etc. Agressions et violences en tout genre y était chose courante – notamment le 26 avril dernier du doyen de Langues Didier Delorme ainsi que de la vingtaine de participants au rassemblement « un livre, une fleur, un barbecue » qui faisaient entendre (trop?) pacifiquement leur opposition aux blocages.
Pendant ce temps, les étudiants qui voulaient travailler ont dû se passer de cours et les rattraper avec une coopération plus ou moins forte. Certains – très minoritaires tout de même – ont complètement laissé tomber leurs étudiants sans leur transmettre de cours ou d’indications même minimes sur le sujet qu’ils proposeraient aux partiels – une autre façon pour eux de faire une sélection.
Cependant, le 30 avril dernier, les militants d’ultra-gauche ont reçu la visite d’un huissier de justice ainsi qu’une patrouille de la BAC. Les amphis D et E réquisitionnés ont été fermé, tandis que les « habitants » du sous-sol de Censive ont tous été contrôlés. « Les huissier[s] sont passés aujourd’hui et on[t] fermé les amphi[s] D et E. Ils ont aussi visités censive en notant bien que les personnes à l’intérieur refusaient de donner leur identité, une expulsion policière est donc à craindre », se plaint-on sur le Facebook de l’Université de Nantes en lutte.
Depuis, Censive est dans un état déplorable : l’accès direct par le sous-sol a été barricadé et recouvert de cartons, ainsi que les vitres pour qu’on ne puisse rien voir du dehors. Les barricades sont maintenues devant l’accès à la Scolarité et en Lettres (bâtiments Censive), tandis que les Langues ont, elles, été débloquées. Le mouvement s’essouffle et les militants d’ultra-gauche n’ont même plus le courage, ni les effectifs pour maintenir les barricades partout, et ils s’enferment dans Censive comme dans une forteresse, ne laissant qu’une fenêtre au fond pour entrer et sortir. Une AG est prévue le lundi 7 à 14h30 devant Censive pour discuter des partiels et d’une probable expulsion à venir du bâtiment.
Le campus, lui, au bout de ces deux mois d’occupation est dans un état catastrophique (voir nos photos exclusives). Pas un bâtiment n’est épargné par les tags violents et haineux, les barricades sont des tas de déchets disparates, les abribus neufs ont leurs vitres brisées. Les bâtiments occupés, quant à eux, particulièrement les amphis D et E, neufs à la rentrée, nécessitent d’énormes réparations. Même si le « rapport de force » semble assez mort, on peut se demander quelle dernière « surprise » d’un goût douteux les militants d’ultra-gauche en déroute mais certainement pas en reste de violence, comptent réserver aux étudiants pour leurs partiels ?
Hélène Lechat
Crédit photo : breizh-info.com
[cc] Breizh-info.com, 2018, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine