Les récentes polémiques autour de l’utilisation des données de ses utilisateurs par Facebook ont abimé l’image de marque du géant américain. L’un de ses concurrents, Whaller, qui axe sa communication sur la protection de la vie privée, est-il réellement plus sûr ?
Qu’est-ce que Whaller ?
Se définissant comme un réseau social privatif, Whaller a été fondé en 2011 par Thomas Fauré. Mais c’est à partir de 2014 que l’aventure débute vraiment. La sécurité est alors le leitmotiv du projet puisque la protection de la vie privée est mise en avant dès la création du réseau. Le tout à un niveau maximal par défaut.
À la différence de Facebook, Whaller annonce ne pas faire de publicité ni de collecte de données ou encore de traçage. Par ailleurs, que faut-il entendre par réseau social « privatif » ?
Les utilisateurs ont ainsi la possibilité de fonder leurs propres cercles de discussions virtuels. Une idée qui ressemble fortement aux groupes privés de Facebook ou aux conversations de groupe sur Messenger. À la différence près que Whaller assure que, contrairement au réseau de Mark Zuckerberg, les données échangées par les utilisateurs ne sont pas exploitables par le service.
Cloisonnement des sphères
Malgré la ressemblance entre les deux réseaux quant à la possibilité de segmenter les discussions, Whaller insiste sur sa capacité à limiter les informations diffusées selon les groupes.
L’utilisateur pourra ainsi, dans chaque sphère créée (amis, famille, etc.) choisir facilement ce que les membre de la sphère en question pourront voir sur son profil. Une fonctionnalité parfois fastidieuse dans sa mise en œuvre sur Facebook et Whaller ne manque pas de le faire remarquer.
Quant au prix, Whaller propose une version gratuite avec les fonctionnalités de base mais aussi une version payante avec des options supplémentaires et plutôt destinée aux professionnels. À l’heure actuelle, le réseau français compterait un peu plus de 200 000 utilisateurs, dont 90 % dans l’Hexagone.
Confidentialité relative
Puisque la protection de la vie privée et l’absence de traçage de ses utilisateurs sont parmi les principaux arguments marketing mis en avant par Whaller, intéressons-nous justement à la politique de confidentialité du réseau.
À y regarder de plus près, il apparaît que Whaller collecte tout de même des statistiques anonymes de fréquentation du site, le journal de Données (adresse IP, présence de l’utilisateur, type de navigateur…), les coordonnées de l’utilisateur mais aussi les informations que celui-ci remplit ainsi que les téléchargements destinés à alimenter son profil.
De plus, les commentaires et messages postés dans les sphères de même que les données de localisation de l’utilisateur lorsqu’il est actif sur le réseau sont également collectés par la plateforme. Bien que ces informations ne soient pas censées être communiquées à des tiers sans autorisation de l’usager concerné, cette collecte vient contraster avec les arguments anti-Facebook mis en avant dans la communication du réseau social privatif.
Enfin, Whaller précise qu’en « qualité d’hébergeur de données et conformément à l’article 6.I.2 de la loi pour la Confiance dans l’Economie Numérique du 21 juin 2004 », la société a « l’obligation de détenir et conserver l’ensemble des données de nature à permettre l’identification de quiconque a contribué à la création du contenu ou de l’un des contenus des services dont il est prestataire et ce pour une durée de 12 mois ».
Un rappel juridique que le réseau se garde bien de mettre trop en avant. De quoi toutefois sérieusement relativiser cette protection de la vie privée dont Whaller se veut être le garant.
#RGPD : La compliance à la sauce #facebook #PasVuPasPris https://t.co/Jbt8zeDQsY
— Whaller (@whaller_fr) 3 mai 2018
Crédit photo : Wikipédia (CC)
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