Immigration. 7 preuves que le Grand remplacement n’existe pas ? Renaud Camus contre attaque

A la mi-avril, la rédaction de L’Obs sortait une vidéo intitulée « 7 preuves qu’il n’y a pas de « grand remplacement ». Une vidéo dans laquelle les journalistes, appuyés par l’éternel même sociologue que l’on interroge sur l’immigration, Hervé le Bras, essaient de fournir des arguments et des preuves comme quoi, pour faire simple, la population blanche ne serait pas en passe de devenir un jour minoritaire en France et en Europe.

L’écrivain Renaud Camus, auteur du livre « le Grand remplacement » était bien évidemment particulièrement visé.

Voici la présentation et la vidéo en question :

Ce n’est même pas une théorie : « C’est un slogan, sans argumentation logique », explique le démographe Hervé Le Bras à propos du livre ‘ »informe » de l’écrivain d’extrême-droite Renaud Camus évoquant le « Grand remplacement », cette idée selon laquelle les « Français de souche » seraient progressivement « remplacés » par un tsunami d’immigrés. « L’Obs » vous propose 7 infos qui prouvent le contraire, en s’appuyant notamment sur les travaux d’Hervé Le Bras, auteur de « l’Âge des migrations » (Autrement, 2017) et « Malaise dans l’identité » (Actes Sud, 2017), et Gérard Noiriel, historien de l’immigration, qui publie en 2018 « Une histoire populaire de la France ». Les experts s’appuient sur des chiffres fiables, issus de l’Ined, de l’Insee et de « l’échantillon démographique permanent », un panel de très grande taille (5% de la population française) qui offre aux chercheurs un vaste sujet d’étude. Au contraire, les tenants du « Grand remplacement », ne s’appuient sur aucune statistique fiable.

Nous avons proposé à Renaud Camus de se livrer à un exercice : nous avons repris point par point les 7 « preuves », et lui avons demandé de répondre aux journalistes de L’Obs et à Monsieur Le Bras, même si l’audience relativement faible de la vidéo doit toutefois relativiser la portée du travail militant effectué par ces journalistes de presse subventionnée. Un entretien décapant !

Breizh-info.com :  Dans une vidéo circulant actuellement, des journalistes de L’Obs tentent, s’appuyant sur les travaux du sociologue Hervé Le Braz de contredire, par 7 arguments, votre théorie du “Grand Remplacement”.

Renaud Camus : D’abord, à ma connaissance, il n’existe pas de théorie du Grand Remplacement. « Le Grand Remplacement n’est pas une théorie » : telle est probablement la phrase la plus récurrente de mon livre de ce titre. Le remplacisme global, oui, cela c’est une théorie, si l’on veut. Mais le Grand Remplacement ce n’est qu’un nom pour un phénomène. Donc on est là, une fois de plus, avec vos amis de L’Obs, dans ce que j’appelle la boxe à côté. Ces gens tapent sur un ballon de baudruche auxquels ils donnent ma tête et qu’ils ont eux-mêmes confectionné. Ils combattent ce qu’ils croient que je dis, ce qu’ils croient que je  pense, ce qu’ils ont décidé que j’étais — jamais ce que je suis ou ce que je pense vraiment.

Deuxièmement, je répondrai très volontiers à vos questions, bien sûr, mais, avant cela, je dois préciser un point capital. On n’est pas du tout dans mon domaine, là. Vos laborantins du désastre prétendent prouver “scientifiquement” que ce que je dis est faux. Mais c’est tout à fait impossible, parce que ce que je dis ne relève en aucune façon de la science. Même la plupart de mes “partisans’, si je puis dire, ne comprennent pas bien ce point-là, qui est pourtant capital. Ils veulent opposer des chiffres à des chiffres. Et c’est certainement très possible, ce doit même être assez facile (la fameuse drépanocytose, et tout ça… ), ce serait peut-être opportun, mais ça ne me concerne pas.

Le premier remplacement, c’est le remplacement de l’Histoire, de l’histoire en train de se faire, de la vie des peuples, par la science. À l’échelle de l’histoire de l’humanité, cette substitution est tout à fait inédite : elle a à peine cinquante ans. Avant cela les peuples n’ont jamais eu besoin de la science pour savoir qu’ils vivaient la Chute de l’Empire romain, les Grandes Invasions, la Guerre de Cent Ans, les Guerres de Religion, la Fronde, la Révolution française, la Grande Guerre ou la Première Occupation — même s’ils n’appelaient pas comme cela, sur le moment, ces phases formidables de l’histoire. Ils les vivaient, c’est tout, ils les voyaient, ils les constataient, ils les éprouvaient dans leur cœur et dans leur intelligence : ils en souffraient ou ils s’en réjouissaient. Mais jamais il ne leur serait venu à l’idée d’aller demander à la science, qui d’ailleurs n’existait pas (pas sous cette forme envahissante, intrusive, en tout cas),  confirmation de leur expérience. De nos jours les sciences humaines, la sociologie, les statistiques, la démographie, ont ravi aux peuples et aux individus la foi en leur propre regard, en leur propre expérience, en leur propre chagrin. Elles leur ont volé leurs yeux, elles leur ont volé leur cœur, elles leur ont volé leurs mots.

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Pour ma part, je récuse totalement le témoin. Il est l’instrument même de l’aliénation. Ce n’est pas à la science de dire ce qui arrive, même si bien sûr elle peut apporter, a posteriori, et notamment l’histoire, des lumières précieuses sur tel ou tel point, sur la réalité des faits.

Mais cette captation de conscience n’est pas tout. Non seulement ce n’est pas à la science de dire aux peuples ce qui leur arrive, c’est encore moins à ces sciences-là, la sociologie, la démographie, les statistiques, qui à la vérité, au moins dans la plupart de leurs formes actuelles, serviles et dégénérées, n’en sont pas. Nous avons affaire à une double usurpation. Bien entendu je ne conteste en rien la science elle-même : ce que je conteste, c’est la scientificité des sciences humaines en la plupart de leurs accomplissements récents. La sociologie a certes donné de très grandes œuvres, elle en donne encore, mais il faut bien le dire, plus les travaux qu’elle inspire sont essentiels, moins ils sont scientifiques. Et cela dès le début et même avant, dès Tocqueville. Voyez l’œuvre fondatrice, et l’un des chefs-d’œuvre de la discipline, ou de sa préhistoire, De la démocratie en Amérique. Y a-t-il rien de moins scientifique ? Ce qui est éclairant et passionnant chez Max Weber, chez Tchakotine, ou même chez un sociologue contemporain comme Bernard Lahire, qui certes n’est pas du tout de mon bord, au contraire, mais que je lis avec le plus grand intérêt, ce n’est pas du tout l’aspect “scientifique” du travail : ce sont les intuitions, la réflexion, l’inspiration, la vision. Après cela l’intendance suit comme elle peut. Mais aujourd’hui on a laissé l’intendance régler tout.

Dieu merci l’homme, en tant qu’objet d’étude, résiste de tout part à la science. Elle n’arrive pas à l’appréhender. Sciences humaines, c’est une espèce d’oxymore, d’aporie. Non seulement la sociologie, la démographie, les statistiques n’ont pas à dire à l’homme ce qui lui advient, elles offrent aujourd’hui la preuve vivante qu’elles en sont totalement incapables. La pierre de touche de la science, vous en conviendrez avec moi, c’est l’expérimentation, ou mieux encore l’expérience. Or l’expérience montre que la sociologie, les statistiques et la démographie n’ont cessé de se tromper, voire de mentir, depuis cinquante ans. Non seulement elles se sont avérées totalement incapables de prévoir et d’annoncer des phénomènes gigantesques, colossaux, qui allaient totalement transformer le sens et la portée de la présence des hommes sur la terre — l’immigration de masse, les changements de peuple et de civilisation, l’effondrement des systèmes de transmission du savoir, la montée de ce que j’appelle la nocence, la disparition des oiseaux, celle de la classe cultivée ou celle des structures syntaxiques… —, mais elles se sont évertuées à cacher et à nier ces phénomènes au moment même où ils survenaient, alors même que les gens les éprouvaient tous les jours, en étaient les héros ou les victimes. Le néo-négationnisme, le négationnisme aujourd’hui, il est là : c’est la négation du Grand Remplacement, de l’ethnocide, du génocide par substitution, de la Destruction des Européens d’Europe comme civilisation.

Cependant cette position n’est plus tenable, au moins pour ce qui est du seul Grand Remplacement. Presque tous ceux qui l’ont occupée pendant des lustres l’évacuent sans scrupule et sans transition, et passent en une après-midi, avec le plus grand naturel, de : « Il n’y a pas de Grand Remplacement, c’est un fantasme de Renaud Camus ! » à : « Le Grand Remplacement il est là, il est accompli — ce qui est important à présent, c’est de le gérer au mieux ». Ils ne le nient plus, c’est devenu impossible : ils déclarent qu’il n’y a plus qu’à apprendre à l’aimer. C’est un peu le coup des races qui n’existent pas mais qui toutefois sont parfaitement égales. Et c’est au fond ce qui rend si touchant cet articulet de L’Obs, et cette vidéo si laide, dont la laideur marque si bien la pathétique niaiserie. Une casemate isolée qu’on a oublié de prévenir de l’évacuation de la citadelle continue à tirer vaguement quelques pétards mouillés, alors que les cohortes de la garnison s’éloignent à l’horizon, l’une emportant son masque et l’autre son couteau,  vers un arrière moins exposé.

En même temps elle est passionnante, cette petite chose bêta. Elle expose à nu le niveau de l’argumentation. On a envie de dire, comme Tosca du corps de Scarpia tué, à ses pieds :

« C’était donc ça, qui faisait trembler tout Rome… »

Voilà, en effet, c’était cela, leur fameuse, “science”, qui essaie de nous faire taire depuis quarante ans, et qui n’y est que trop bien parvenue. Ce sont ces pitoyables fadaises. On est même surpris qu’un Hervé Le Bras ait pu consentir à associer son nom à cette pistrouille d’officine, alors qu’il a tout de même fait une carrière universitaire, même si elle a brillé davantage, il est vrai, par la brutalité de la conquête et de la défense des positions de pouvoir que par la contribution aux sciences, fussent-elles “humaines”.

Mais veuillez pardonner ce trop long préambule.

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Breizh-info.com : Avez vous vu la vidéo, et quelle a été votre première réaction, face à un sociologue, Hervé le Bras et à des journalistes de l’Obs qui vous qualifient de complotiste d’extrême droite ? 

Renaud Camus : Oh, ça, c’est la routine de leur langue morte, chez eux ça sort tout seul, ils ne peuvent pas faire moins, leur public s’estimerait volé. Je doute qu’il y ait encore des gens assez bêtes pour y attacher la moindre importance. Extrême droite n’a évidemment aucun sens : le remplacisme est ce qui fait de l’homme un produit comme un autre, la lutte contre lui est ou devrait être autant de gauche que de droite, sinon davantage.  Quant à complotiste, il en va de ce mot comme du syntagme théorie du complot : ils ont été repérés depuis longtemps comme l’insulte mécanique que lancent les comploteurs pour déconsidérer quiconque s’intéresserait de trop près aux rouages du monde réel, et à ses engrenages d’intérêts.

Breizh-info.com : Que répondez vous à l’argument sur la France qui ne compterait que 5,9 millions d’immigrés de nationalité étrangère, 9% de la population seulement, ce qui est inférieur à d’autres pays en Europe ?

Renaud Camus : D’abord, que ce soit inférieur ou supérieur à d’autres pays en Europe n’est pas pertinent. Que la Suède ou la Belgique soient dans des situations encore plus désespérées que la nôtre, ce n’est pas une consolation. Je n’ai jamais dit que le Grand Remplacement se limitait à la France. Au contraire : c’est un phénomène européen et qui intéresse, même, au moins trois continents.

D’autre part, neuf pour cent d’étrangers, dans un pays quel qu’il soit, c’est énorme en soi : peu importe que ce soit plus ou moins que chez les voisins.

Mais surtout, surtout, le nœud de l’escroquerie depuis le début, c’est ce terme d’immigré dont il est notoire qu’il ne veut rien dire, ou plutôt qu’on peut lui faire dire ce qu’on veut, comme aux chiffres, aux chiffres grâce à lui. L’immense majorité des immigrés ne sont pas étrangers, officiellement. C’est précisément cela, le changement de peuple : les naturalisations à tour de bras. Le Grand Remplacement, c’est quand il n’y a plus d’étrangers — ni d’étrange, d’ailleurs, ni d’étrangèreté, ni de divers, tué qu’il a été par la “diversité” : tout est étale pour les industries de la MHI, la Matière Humaine Indifférenciée, le Nutella humain.

 Breizh-info.com : Selon Hervé le Bras, les musulmans ne deviendront pas majoritaires en France et il n’y aurait que 3% de musulmans dans le pays. Ce n’est pas ce que vous pensez ?

Renaud Camus : Quel rapport ont les musulmans avec le Grand Remplacement ? Dans le livre de ce nom, je parle fort peu des musulmans. Nous serions remplacés par des shintoïstes ou des mazdéens, ce n’en serait pas moins un Grand Remplacement. Les musulmans sont une circonstance aggravante, c’est tout : nous aurions pu tomber sur des conquérants plus aimables. Quant aux 3 % c’est évidemment une mauvaise plaisanterie. Il me semble que Azouz Begag se vantait déjà de dix ou quinze pour cent, il y a dix ou quinze ans ; ou dix ou quinze millions, je ne sais plus, ce qui impliquerait un pourcentage encore plus élevé. Que doit-ce être depuis ! Sans compter que ce genre de “statistiques”, quand elles ne sont pas confrontées à la pyramide des âges, n’ont aucune espèce de sens. Les musulmans peuvent très bien être 1% dans les EPHAD et 40 % dans les maternelles (je dis cela totalement au hasard). Et puis qu’est-ce que cela veut dire, musulman ? On compte seulement les croyants, les pratiquants, les hyper-pratiquants, ou bien toutes les personnes de culture et de civilisation musulmanes, musulmans comme je suis chrétien ? Je dirais plutôt entre quinze ou vingt pour cent, mais je ne suis pas un savant, moi, contrairement à M. Le Braz ; pas même un intellectuel.

 Breizh-info.com :  Dire qu’il y a “énormément de mosquées en France” serait faux, car il y a une mosquée pour dix-sept églises en France. L’islamisation est donc un fantasme ?

Renaud Camus : Ah oui, ça c’est mon passage absolument préféré, une petite merveille.  De telles saillies sont infiniment précieuses, parce qu’elles montrent à nu, imprudemment, le degré de sérieux et de scientificité du discours officiel, politici-médiatique : celui qui d’un cœur léger a livré le pays à l’invasion, le territoire à l’occupation, les citoyens à la nocence permanente, le peuple au génocide par substitution. Voilà donc, ces billevesées faraudes, voilà ce qu’on juge plus sérieux que ce que peuvent avoir à dire, chacun de leur côté, le Café du Commerce et la littérature. Malheureux le pays où le Café du Commerce en sait plus, et comprend mieux le monde, que le Collège de France…

Deux mille quatre cent mosquées, quarante deux mille églises. On pourrait dire aussi bien : deux mille quatre cents mosquées en quarante ans, quarante deux mille églises en seize cents ans. En conservant les proportions,  on arriverait à quatre vingt seize mille mosquées. D’autres part les mosquées sont pleines, les prières débordent dans les rues, la France entière est bottom up, comme dit Macron, tandis que l’immense majorité des églises sont vides, ou fermées, n’ouvrent que quatre ou cinq fois par an pour un mariage et trois enterrements. Une religion cuite est sans pouvoir contre une religion crue. Il y a plus de monde dans trois mosquées le vendredi que dans trois cents églises le dimanche. Et ce qui compte, ce sont les dynamiques, évidemment. Mais les remplacistes ont le génie de comparer les stocks et les flux. Ils rabâchent idiotement :

« Qu’est-ce que c’est que vingt-quatre mille malheureux migrants au regard cinq cents millions d’Européens ?»

…ce qui évidemment ne tient pas debout. Et même pour comparer les seules dynamiques on peut choisir les points de départ et d’arrivée qu’on veut. Bien entendu cela change tout. Partout le chiffre a remplacé la lettre. Et le chiffre est l’instrument du mensonge, il sert à dissimuler. Une lettre chiffrée, c’est une lettre qui ne dit pas ce qu’elle dit, qui cache quelque chose.  La nombrification du monde, pour parler comme Olivier Rey, son chiffrement, sa réduction au chiffre, où les citoyens ont été appris à voir le dernier mot de la vérité, est un phénomène aussi important que sa numérisation. Et c’est un élément capital de l’abolition du réel, de son remplacement par le faussel, le réel inversé, le règne du faux, du simili, de l’ersatz, du toc, du low-cost, qui est l’élément naturel du remplacisme global : celui dans lequel il baigne et qu’il secrète incessamment.

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 Breizh-info.com : Les Européens représenterait le tiers des nouveaux arrivants en France. Cela remet donc en cause vos arguments comme quoi les immigrés ne sont pas originaires d’Europe non ?

Renaud Camus : Je ne crois pas avoir d’argument selon lequel les immigrés ne sont pas originaires d’Europe. Je n’ai aucun souvenir d’avoir jamais parlé de cela : la boxe à côté, toujours. D’ailleurs je ne donne ni preuve ni argument : on ne donne pas d’argument pour prouver la Grande Guerre, ou la Première Occupation.

Cela dit il est bien évident que le “Grand” Remplacement, fondamentalement, c’est le remplacement de l’Europe par l’Afrique. Il serait certes bien fâcheux que l’Espagne fût entièrement peuplée de Polonais et la Suède de Grecs, mais enfin c’est toujours la même civilisation, malgré tout. Il n’y aurait pas lieu de parler de Grand Remplacement. Cela relèverait plus du jeu des chaises musicales que du crime de la substitution ethnique.

 Breizh-info.com :  Pour Hervé Le Bras, le grand remplacement ne peut pas se produire avec les descendants d’immigrés puisque seulement 11% de la population aurait un parent d’origine immigrée. C’est un constat que vous partagez ?

Renaud Camus : 11 % ? Il me semble que les publicités gouvernementales pour le changement de peuple, celles qui disent que le Grand Remplacement est accompli et que maintenant il ne reste plus qu’à l’aimer bien fort, ont plutôt tendance à parler de vingt-cinq pour cent, ou bien est-ce de quarante pour cent… ? Mais peut-être s’agit-il là d’un grand parent. Tout dépend de ce qu’on entend par d’origine immigrée : on peut varier indéfiniment la définition selon les besoins de la cause.

Nos marmitons magiciens jouent ici de l’ambiguïté entre parent et ascendant. Jusqu’à quand est-on “d’origine immigrée” ? La tambouille est d’autant plus savoureuse, quoique immangeable, que les arrière-petits-enfants d’immigrés, admirablement formés à la détestation de la France et à la haine des blancs par trois générations d’École publique, sont en général beaucoup moins “intégrés” que leurs grands-parents, beaucoup plus conquérants, agressifs, sûrs d’eux et proches de leurs origines, pour le meilleur et pour le pire.

 Breizh-info.com :  Les journalistes de l’Obs poursuivent en expliquant que le regroupement familial ne permet pas à beaucoup d’étrangers de s’installer en France. Là encore, n’exagérez vous pas lorsque vous dites le contraire ?

Renaud Camus : Non. D’une part je ne dis pas le contraire, je n’entre jamais dans ce genre de détails ballots. J’imagine que nos amis limitent le regroupement familial aux regroupements familiaux entre étrangers, qui en sont une infime partie. On en revient toujours à l’ambiguïté sur “Français” et sur “immigré”, qui est le clapet fatal et juridiquement sanctionné de toute discussion sur le génocide par substitution. C’est toujours là que vous guette la XVIIe Chambre. Les sociologues de cour et de plateaux le savent bien, comme ils savent que vous ne pourrez pas répondre au premier “aussi français que vous” qui vous lancera un défi. Ils en profitent. Donc de prétendus Français font venir comme conjoints, ou comme famille d’appoint, ou comme esclaves, de véritables compatriotes à eux, parce que leurs compatriotes de fiction, nous, sont trop exotiques à leurs yeux, ou trop détestés, ou sévèrement haram. Mais ça, ça n’entre pas dans le regroupement familial : ce sont des affaires de “Français”. Le Grand Remplacement c’est aussi un remplacement du sens des mots, sous le sévère contrôle de la loi remplaciste et de ses Tribunaux de contrôle, dont les remplaçants sont naturellement exemptés.

Breizh-info.com : Enfin, dernier contre argument, les femmes immigrées verraient leur taux de fécondité baisser une fois installées en France et la différence serait trop faible pour influencer sur un quelconque Grand Remplacement. Vous y croyez ?

Renaud Camus : Que le taux de fécondité des femmes immigrées baisse, c’est bien possible, et c’est infiniment souhaitable, mais il descend de si haut qu’il peut fort bien baisser et rester très supérieur néanmoins à celui des femmes indigènes. Cela dit, si l’on en juge par les jardins publics, les bacs à sable, les squares, les maternelles et les avis de naissance dans les journaux, il ne doit pas baisser bien vite, ni bien fort. Mais encore une fois on est là tout à fait en dehors de mon domaine de compétence, si tant est que j’en aie un.

Les chiffres et moi sommes tout à fait brouillés. Néanmoins il y a au moins une chose que je puis vous dire avec assurance, et sans la moindre preuve : si les statistiques établissent qu’il n’y a aucun Grand Remplacement, ce n’est pas le Grand Remplacement, qui est ridiculisé, ce sont les statistiques.

Propos recueillis par Yann Vallerie

Crédit photo : DR
[cc] Breizh-info.com, 2018, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine

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