La « saison du moustique » 2018 est lancée, et avec elle, la crainte d’une arrivée massive du moustique Tigre. Les moustiques sont ainsi de retour dans 44 départements et la vigilance au moustique tigre est plus que jamais de mise, même si les 5 départements de la Bretagne historique semblent épargnés. On fait le point.
A quelques jours du lancement du Plan anti-dissémination d’arboviroses par la Direction générale de la Santé, et suite à la vague de chaleur ressentie sur l’ensemble de la métropole la semaine dernière qui a bel et bien déclenché le lancement de la saison, Vigilance-Moustiques publie sa carte 2018 du moustique tigre et dévoile les résultats d’une étude réalisée en partenariat avec l’IFOP : Les Français face à la présence et la menace du moustique tigre en métropole.
En 2018, la carte montre que la progression du moustique tigre cette année fut particulièrement spectaculaire avec 9 nouveaux départements placés en vigilance rouge : Hauts de Seine, Aisne, Hautes Alpes, Hautes Pyrénées, Ariège, Lozère, Indre, Maine et Loire et Corrèze rejoignent ainsi les 33 départements dans lesquels le moustique tigre était déjà implanté et actif en 2017, à savoir Val-de-Marne, Bas-Rhin, Haut-Rhin, Vendée, Saône-et-Loire, Rhône, Ain, Isère, Savoie, Alpes hautes Provence, Var, Alpes Maritimes, Haute Corse, Corse du Sud, Drôme, Vaucluse, Bouches du Rhône, Ardèche, Gard, Hérault, Aveyron, Tarn, Aude, Pyrénées Orientales, Haute Garonne, Tarn-et-Garonne, Lot, Dordogne, Lot-et-Garonne, Gers, Gironde, Landes, Pyrénées Atlantiques.
20 départements désormais en vigilance orange, c’est à dire que le moustique a été intercepté ponctuellement dans les 5 dernières années (méthodologie retenue par l’ECDC dans sa mission de suivi des espèces vectorielles invasives en Europe) : Charente-Maritime, Deux-Sèvres, Indre-et-Loire, Loir-et-Cher, Cher, Allier, Puy de Dôme, Loire, Haute-Loire, Haute-Savoie, Jura, Doubs, Côte d’Or, Yonne, Seine Saint-Denis, Seine et Marne, Essonne, Val-d’Oise, Oise, Paris.
24 départements – dont tous les départements de Bretagne – sont en vigilance jaune : ces départements font l’objet d’une veille entomologique spécialement dédiée à la surveillance du moustique tigre, sans qu’aucun spécimen n’y ait été intercepté ponctuellement : Cantal, Creuse, Haute Vienne, Charente, Vienne, Nièvre, Loiret, Loire-Atlantique, Morbihan, Finistère, Côtes d’Armor, Ille et Vilaine, Mayenne, Sarthe, Orne, Manche, Calvados, Eure, Yvelines, Seine Maritime, Somme, Pas de Calais, Nord, territoire de Belfort.
Le moustique tigre méconnu des Français
Début avril, l’IFOP a réalisé une étude pour Vigilance-Moustiques afin de déterminer les connaissances des Français sur le moustique tigre dans les départements de métropole concernés par la vigilance rouge, c’est à dire ceux dans lesquels il est implanté et actif. Il en ressort que :
Seulement 4% connaissent toutes les maladies qu’il peut transmettre. Si le Chikungunya est pointé à 82%, la dengue à 65% et le Zika à seulement 54%, près d’un français sur 2 estime, à tort, qu’une piqûre de moustique tigre peut constituer un vecteur de transmission du paludisme. 43% des habitants des départements en vigilance rouge ne savent pas reconnaître un moustique tigre. 35% ne savent pas qu’il est présent dans leur département.
Ci-dessous une vidéo rappel :
Comment faire preuve de vigilance ?
1. Veiller à ne pas laisser d’eaux stagnantes dans son environnement proche : vider les soucoupes des pots de fleur (ou mettre du sable dedans), vider et retourner les pneus, seaux ou arrosoirs ainsi que tous les petits objets (jouets d’enfants…) laissés à l’extérieur, nettoyer les gouttières ou canalisations bouchées, traiter les mares avec des larvicides, recouvrir les cuves de récupération des eaux de pluie, nettoyer les replis des bâches laissées à l’extérieur, les bâches de piscine, renouveler l’eau des vases, de la gamelle du chien… De manière générale, surveiller la moindre cavité qui peut se remplir d’un peu d’eau sans pouvoir se vider naturellement. Il suffit de quelques millilitres d’eau stagnante pour que le moustique tigre femelle puisse y pondre des centaines d’oeufs.
2. Savoir identifier un moustique tigre et déclarer des cas suspects : afin d’orienter l’action des organismes en charge de la « lutte anti-vectorielle », il est essentiel de signaler la présence du moustique tigre partout où il se trouve. Pour ce faire, il faut :
– savoir à quoi ressemble un moustique tigre : il mesure quelques millimètres de longueur, il est noir avec des rayures blanches.
– en cas d’observation d’un spécimen suspect, le prendre en photo, si possible avant de l’avoir écrasé, ou bien après l’avoir neutralisé sans l’abîmer, puis envoyer la photo à Vigilance-moustiques qui l’enverra aux organismes compétents pour authentification.
3. De manière générale, signaler toute prolifération inhabituelle de moustiques à Vigilance-moustiques qui se chargera de retransmettre à la commune ou aux organismes concernés.
Crédit photo : DR
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