Alfie Evans, 23 mois, atteint d’une maladie dégénérative rare, est décédé samedi matin. Le petit garçon était au cœur d’une bataille juridique au Royaume-Uni et du débat sur la fin de vie.
« Notre bébé a déployé ses ailes cette nuit à 2 h 30. Nous avons le cœur brisé. Merci à tous pour votre soutien », ont écrit sur Facebook le père et la mère d’Alfie, décédé à 23 mois. « Mon gladiateur a déposé son bouclier […] Je t’aime mon gars », a ajouté le père, Tom Evans.
Suite à l’annonce de son décès, la journaliste Charlotte d’Ornellas a réagi sur sa page Facebook. Nous la reproduisons ci-dessous :
On le sait pourtant tous, à notre mesure, que la désespérance est engendrée par le manque d’amour plus que toute autre raison…
On le sait pourtant tous, selon notre expérience, qu’une personne handicapée ou malade supporte une épreuve évidemment trop douloureuse mais offre une vulnérabilité salvatrice tant elle concentre sur l’essentiel…
On le sait pourtant tous, par une intuition toute naturelle, qu’il est bien plus civilisé de se battre pour la vie (en acceptant la mort) que de choisir la mort (en refusant les limites de nos vies)…
On le sait pourtant tous, par notre histoire commune, que la dignité est inhérente à la nature humaine et qu’elle ne faiblit que dans le regard d’un autre…
Et qui peut donc assumer, dès lors, de décréter qu’un homme est moins « digne » de vivre qu’un autre parce qu’il serait moins conforme, moins normal, moins vif, moins intelligent, moins rentable, moins beau, moins utile… ?
Ses parents avaient procréé amoureusement, accueilli et aimé de tout leur cœur ce petit Alfie.
Ils s’étaient battus pour que leur amour reste entier, sans condition, et comble sa courte vie si fragile.
Ils souffraient, c’est évident, de cette maladie mystérieuse. Ils souffraient terriblement même.
Mais leur petit bonhomme ignorait tout de sa faiblesse, de leur souffrance et de son avenir.
Il n’avait que l’amour de ses parents.
Jusqu’à ce que l’État s’en décide propriétaire.
Jusqu’à ce que cet État, terrifié par la faiblesse humaine, par son imperfection et par ses limites s’appuie sur des médecins, des juges et des policiers pour décider que cet enfant ne méritait pas de vivre jusqu’au bout et d’être soigné.
Jusqu’à ce que cet État poursuive sa propre divinisation, en continuant à s’arroger le droit de vie ou de mort sur des innocents.
Ce tout petit est mort parce qu’il ne « servait » à rien. Contre l’avis de ses propres parents, sains, responsables et bien portants.
C’est ça, leur meilleur des mondes.
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