Arkea : une dictature qui ne veut pas dire son nom ? [Tribune libre]

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Chaque jour apporte son lot de rebondissements dans le conflit qui oppose la Confédération Nationale du Crédit Mutuel et sa branche bretonne, Arkea. Cherchant à tout prix à quitter sa maison mère, Jean-Pierre Denis semble utiliser des méthodes pour le moins discutables. Explications.

Sauvegarde des intérêts bretons, soutien à l’économie locale, préservation des emplois… Jean-Pierre Denis et ses soutiens ont sorti l’artillerie lourde pour justifier leur volonté de voir Arkea voler de ses propres ailes. De son côté, la Confédération Nationale du Crédit Mutuel (CNCM) ne l’entend pas de cette oreille et pointe du doigt les risques auxquels s’expose l’entité bretonne : perte de l’agrément et du statut mutualiste, dégradation de sa note financière, etc.

Mais rien ne semble arrêter Jean-Pierre Denis, qui n’hésite pas, selon toutes vraisemblances, à utiliser des méthodes que d’aucuns qualifient de « dictatoriales ». Et d’un point de vue extérieur, il est vrai que des similarités existent entre ce qui se passe à Arkea en ce moment et dans certains régimes dictatoriaux.

Rémunérations exorbitantes, pressions, manifestation orchestrée…

Car au sein d’Arkea, une sorte de nomenklatura règne sans partages. Le patron empoche chaque année plus d’un million d’euros au titre de sa rémunération. Son homologue à la CNCM, Nicolas Théry, ne touche « que » 700 000 € par an. La rémunération de Jean-Pierre Denis a par ailleurs augmenté de 290 %, entre 2009 et 2016. Et a ainsi progressé bien plus rapidement que le résultat net d’Arkéa sur la même période. Nul doute que les salariés d’Arkea n’ont pas eu cette chance.

Par ailleurs, depuis que le conflit a éclaté, le patron d’Arkea n’hésiterait pas à faire pression sur ses salariés, notamment pour que ces derniers se rendent à la « première manifestation patronale de France » – dont tous les frais seront pris en charge par la direction d’Arkéa qui est à l’origine de l’évènement -, en faveur de l’indépendance de l’entité bretonne.

« Dans le cadre de ton évolution prochaine, je pense que la question de ta présence [à la manifestation] ne se pose pas », ou encore : « ceux qui ne viennent pas n’ont rien à faire dans l’entreprise ! ». Tels seraient les mots que Jean-Pierre Denis murmure à l’oreille de ses troupes pour s’attacher leur soutien.

D’après un mail interne, cette situation ne serait pas isolée. Les salariés des caisses locales d’Arkea ont ainsi été « cordialement invités » à signer une pétition en faveur de l’indépendance. « Constatant peu de signatures, le directeur est passé dans certains services en mettant la pression sur les gens pour qu’ils signent, certains m’ont même dit que le ton était limite menaçant, et du coup ils ont signé », écrit alors un salarié désirant garder l’anonymat.

Et que dire de la manière dont se serait déroulé le « vote » des caisses locales pour l’indépendance : « Quand le DRH du Crédit Mutuel Arkea s’invite à l’assemblée générale d’une Caisse locale de l’Aveyron, sans être sociétaire, et que depuis la salle il donne des leçons sur ce que le Conseil d’administration doit voter. Tu te dis que ce DRH n’a vraiment aucun respect pour l’autonomie des caisses ! », dénonçait ainsi un autre salarié sur Twitter.

De son côté, la CNCM a refusé de reconnaître les résultats de ce vote pour la simple et bonne raison qu’il n’a pas eu lieu à bulletin secret et que la longue période durant laquelle celui-ci s’est déroulé aurait favorisé les manœuvres et les pressions.

Dernier point commun entre Arkea et une dictature soviétique ? Le résultat de ce fameux vote : 92 % de taux de participation et 94,5 % de vote en faveur de l’indépendance. Des chiffres qui rivalisent avec ceux de la Corée du Nord, où on le sait, les citoyens adorent leurs dirigeants…

Guirec Morvan

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