On veut bien admettre que François Hollande ait des comptes à régler avec ses bons « camarades ». Avoir été empêché d’être candidat à l’élection présidentielle de mai 2017, l’affaire lui est restée sur l’estomac. D’où quelques tacles dans son récent ouvrage Les leçons du pouvoir (Stock).
A propose de son ancien ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, il écrit ainsi : « Il a rejoint le Quai d’Orsay au risque d’y être oublié. Comme ami, je le lui avais déconseillé. Mais je n’étais plus président et il n’était plus socialiste. » A la vérité, il y a bien longtemps que la qualité de « socialiste » se limitait, pour Le Drian, à la possession de la carte du PS. On pourrait faire la même observation à propos de Hollande. Tous deux méritaient l’appellation de « socialistes d’opérette ».
Une bonne connaissance de la clientèle électorale bretonne permettait à Le Drian, à chaque élection, à Lorient (municipale ou législative) ou à l’échelon de la Bretagne (régionale) de trouver le « bon dosage ». De « gauche », mais point trop. Juste ce qu’il faut pour ne pas effrayer l’électorat de droite – en particulier les centristes. Car, sans électeurs « modérés », pas de majorité possible. Le Drian n’eut donc aucune difficulté à monter dans le car Macron. Tous deux connaissent la technique pour occuper la position « centrale ».
On ne rappellera jamais assez que, lors des élections régionales de 2015, Jean-Yves Le Drian n’avait qu’un seul message à délivrer : « Pour la Bretagne avec Jean-Yves Le Drian » ; ce qui n’avait rien de particulièrement « socialiste ». Mais seule la victoire est jolie !
Bernard Morvan
Crédit photo : Pymouss/Wikimedia (cc)
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