Depuis le 10 avril, des opposants au blocus organisent régulièrement des sit-in avec un livre, une fleur et un barbecue. Ils sont environ 15 à 20 à se réunir, en présence du doyen de FLCE (Langues) Didier Delorme – opposé aux blocages et pris à partie à plusieurs reprises par les bloqueurs. Ces derniers ne sont eux-mêmes que quelques dizaines, souvent extérieurs à l’Université. Cependant ce jeudi 26 avril le rassemblement pacifique a été violemment pris à partie par une trentaine de bloqueurs, dont trois cagoulés, qui ont enfariné et insulté les participants.
Ces derniers expliquaient ce mardi sur leur page Tertre Libre pourquoi ils se réunissaient, encore et encore : « le Pôle Étudiant nous fournit tables et chaises nécessaires, nous mettons à disposition le barbecue et la braise […] nous croyons toujours à un retournement de situation et nous ne lâchons pas prise ! Jusqu’aux examens qui sont toujours sous la menace du vote de l’assemblée générale du mouvement de lutte étudiante, tout est possible ». Inacceptable aussi pour les bloqueurs, ils affichaient leur présence sur le campus, plutôt que de déserter les lieux comme la majorité écrasante des étudiants concernés, plus de 9000.
Peu de temps après leur installation ce midi, une trentaine de bloqueurs dont trois cagoulé ont déboulé, craché au visage de Didier Delorme, emporté le barbecue et enfariné les participants qu’ils ont traités de « racistes » et de « nazis », puis ont quitté les lieux à l’arrivée des vigiles. L’ultra-gauche n’a pas revendiqué l’attaque. En revanche le collectif Nantes Libre, opposé au blocus, a réagi sur Twitter : « Le campus du Tertre de l’université de #Nantes est devenu une zone de non-droit où personnels et étudiants ne sont plus en sécurité ».
Quant aux bloqueurs, ils se sont fendus d’un communiqué ironique pour accuser… le barbecue : « Ce petit barbecue à roulettes a décidé de se désolidariser des propos racistes et des menaces proférées par des personnes fréquentant voire organisant le fameux « barbecue anti-blocus » […]. Le Barbecue, excédé, a projeté de la farine sur son maître et ses acolytes, avant de se faire la malle. Désormais libéré du joug du tyran, il se balade sur le campus en toute sérénité ». Et d’envoyer un SCUD contre « le journalisme [qui] n’a aucune décence, aucun respect et ne se pose même pas la question pourquoi il y eut cette enfarinade »
« Les bloqueurs ne sont courageux que pour attaquer des personnes désarmées ou à dix contre un »
Un étudiant relève que le parti-pris de pacifisme du collectif Tertre Libre a peut-être été trop « naïf. Les bloqueurs n’utilisent que le moyen de la violence, car ils savent qu’ils sont très peu nombreux en somme mais que le pouvoir leur cédera tout puisqu’il nie sa nature même de pouvoir. Ils parlent de gouvernance, mais en fait ils ne gouvernent ni ne décident rien. Si le sitting avait eu lieu avec des gourdins, ils ne s’y seraient pas attaqués. Les bloqueurs ne sont courageux que pour attaquer des personnes désarmées ou à dix contre un ».
Insupportable. Le campus du Tertre de l’université de #Nantes est devenu une zone de non-droit où personnels et étudiants ne sont plus en sécurité. Les forces de l’ordre doivent intervenir, il y a urgence !https://t.co/SLsdSAavOI
— Nantes Libre ? (@NantesLibre) 26 avril 2018
Louis Moulin
Crédit photo : Breizh-info.com
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