A partir des statistiques publiées par Combined Forces Air Component Commander 2012-2017», le général (CR) Dominique DELAWARDE fait le bilan des bombardements US effectués en 2017 : 43 938 bombes sur 7 pays. Le «score» de 2016 a été pulvérisé. Et sans déclaration de guerre.
En 2017, première année de l’administration Trump, les bombardements US ont affecté 7 pays (comme en 2016).
Ces 7 pays bombardés en 2017, sans déclaration de guerre, sont les mêmes qu’en 2016 : la Syrie, l’Irak, l’Afghanistan, le Yémen, la Somalie, la Libye, le Pakistan. (classés dans l’ordre du nombre de bombes «reçues»).
S’agissant de la Syrie et de l’Irak, dans l’opération «Inherent Resolve», les USA (et leurs alliés, dont la France) ont largué 39 577 bombes en 2017, soit 30 % de plus qu’en 2016 (30 700) et 600 % de plus qu’en 2014 (6 292). Si l’objectif affiché de «lutte contre le terrorisme» est bien l’objectif réel en Syrie, ce dont un vrai spécialiste de cette affaire peut douter, le lecteur ne peut que constater que la coalition occidentale ne se met à combattre vraiment ce terrorisme qu’au moment ou la coalition Syrie-Russie-Iran-Hezbollah l’a déjà quasiment vaincu… Cette coalition occidentale combattait six fois moins le terrorisme en 2014 qu’aujourd’hui, au moment où il aurait été fort utile de le combattre vraiment…
S’agissant de l’Afghanistan, dans les opérations «Freedom’s Sentinel» et «Resolute Support» sensées lutter contre le terrorisme, les USA ont largué 4 361 bombes en 2017, soit 320 % de plus qu’en 2016 (1 337) et 465 % de plus qu’en 2015 (937). Cette hausse importante traduit, à l’évidence, l’échec d’une intervention conduite dans ce pays depuis plus de quinze ans… Le terrorisme n’y est toujours pas vaincu, bien au contraire.
S’agissant du Yémen, 126 frappes ont été répertoriées en 2017, en augmentation de 360 % par rapport à 2016 (35). Au delà des déclarations officielles, on peut se demander si ces frappes ne sont pas appliquées en soutien des forces saoudiennes (alliées des occidentaux) contre les révolutionnaires yéménites plutôt que contre des terroristes de DAESH ou d’Al Qaida qui se trouveraient au Yémen…
S’agissant de la Somalie, 35 frappes ont été répertoriées en 2017 en augmentation de 250% par rapport à 2016 (14).
S’agissant de la Libye, on constate une forte réduction du niveau des frappes : 8 frappes en 2017, à moins de 10 bombes par frappe, contre 496 bombes en 2016.
S’agissant du Pakistan, 5 frappes ont été répertoriées en 2017 contre 3 en 2016. Elles sont généralement appliquées dans la zone frontalière avec l’Afghanistan.
L’énorme majorité de ces frappes a été appliquée en Syrie, sans l’accord du pays qui en a été victime et, bien sûr, sans accord de l’ONU et sans déclaration de guerre. Ces frappes ne répondaient pas à une agression de la Syrie contre les pays de la coalition occidentale. Ces frappes ont donc été appliquées en seule et stricte application du «droit du plus fort ». Elles répondent, dans ce cas, à la définition de crime d’agression selon la législation internationale onusienne.
Général (CR) Dominique DELAWARDE
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