La Fédération du Finistère du Parti Socialiste a publié un communiqué pour pourfendre l’attitude des huit députés LaREM du département n’ayant pas voté contre le projet de loi « Asile et immigration ».
Siècle des Lumières
Daté du 24 avril, le communiqué est signé de la main de Yohann Nédélec, Premier secrétaire fédéral du PS 29. Pour le nouveau patron local du Parti Socialiste comme pour son équipe fédérale, le projet de loi « Asile et immigration » est un texte qui va à l’encontre de « la dignité des demandeurs d’asile ».
C’est pourquoi Yohann Nédélec fustige les huit députés LaREM du Finistère, lesquels ont majoritairement voté en faveur du projet tandis que d’autres se sont abstenus.
Espérant que « l’humanisme » des élus en question aurait pu leur dicter un choix plus conforme à l’idée du monde que se fait le Parti Socialiste, le communiqué évoque des « difficiles décisions à prendre face à l’augmentation des tragédies humaines ». Dans un moment propice « à la montée des crispations ».
Mais, force est de constater que les disciples d’Emmanuel Macron ne l’ont pas entendu de cette oreille et ne se sont guère opposés à un texte qui, toujours selon le PS 29, « fragilisera encore davantage le pacte social que la France et l’Europe s’efforcent d’ériger depuis le siècle des Lumières ». Un pacte social dont le Parti Socialiste se garde bien de préciser par ailleurs le coût social.
Jaurès, des Alpes à Scrignac
Décidément enclin aux références du passé, Yohann Nédélec en vient ensuite à convoquer Jaurès, devenue une sorte d’icône pop d’une bonne partie de la classe politique française ces dernières années.
« Face à la montée de la haine à son égard, Jean Jaurès écrivait au début du siècle dernier qu’il sentait « grimper les limaces ». Permettez-nous de partager ce sentiment dans la période actuelle ».
Puis le Premier secrétaire fédéral se lance dans un grand écart géographique en ressortant la carte usée de la « bête immonde » : « Permettez-nous de sentir « grimper les limaces » quand des membres d’un groupuscule identitaire se font fort de barrer la route à des réfugiés à la recherche d’un peu de dignité et qu’à Scrignac des éléments d’extrême-droite se sont réunis aux cris de « communistes assassins » ».
Cohésion républicaine
Face à la montée supposée de ces étranges limaces qui « défient plus que jamais notre cohésion républicaine », la meilleure réponse à apporter selon la Fédération PS du Finistère aurait été de « participer au renforcement de cette même cohésion républicaine. En refusant de fragiliser les principes qui sont ceux de la France quand elle décide de faire primer ses valeurs universelles pour répondre aux peurs légitimes de nos concitoyens ».
Soit, en clair, en accueillant encore davantage d’immigrés extra-européens.
Terminant son plaidoyer par une citation d’Albert Camus, la solution face à la vague migratoire qui prend d’assaut l’Europe en ce moment résiderait, pour le PS 29, dans « la consolidation d’une politique d’asile à l’échelle européenne en substituant aux injustifiables accords de Dublin et du Touquet un véritable droit d’asile européen orientant avec efficacité et surtout humanité les réfugiés dans les pays et les régions capables d’assurer leur intégration ».
Nul doute que pour Yohann Nédélec et son équipe, la Bretagne était en capacité d’assurer cette intégration. Avec un pareil argumentaire, les députés LaREM du Finistère n’ont pas de quoi être inquiets sur leur gauche quant aux prochaines élections législatives.
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