La question des nitrates est toujours aussi sensible en Bretagne. Alors que nous en sommes à la 6ème directive sur le sujet, la réunion préparatoire du lundi 23 avril a vu la FRSEA Bretagne quitter la table des négociations.
Défiance des agriculteurs
Cette 6ème Directive Nitrates n’en est pourtant que dans sa phase préparatoire et, déjà, de profonds désaccords se font jour. Constituant tout simplement l’échelon régional de la FNSEA, la FRSEA (Fédération Régionale des Syndicats des Exploitants Agricoles) Bretagne est un syndicat d’agriculteurs.
La réunion préparatoire avait donc lieu le 23 avril à Rennes. Ceci dans l’optique d’une application de cette nouvelle Directive Nitrates au cours de l’été. Le rendez-vous était fixé dans les locaux de la DREAL (Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement). Parmi les organisations présentes, se trouvaient également d’autres syndicats agricoles comme la Coordination Rurale ou encore la Confédération Paysanne.
Toutefois, La FRSEA Bretagne n’a pas mis longtemps avant de quitter la réunion. Un départ seulement quelques minutes après le début des discussions que le syndicat justifie par la défiance de l’administration à l’égard des agriculteurs.
Tous les quatre ans
Selon les porte-paroles de l’organisation, les efforts réalisés par la profession depuis deux décennies ne sont pas reconnus à leur juste valeur. Dans le même temps, les plans nitrates s’enchaînent depuis 1996. Pour rappel, la Bretagne est considérée comme une « zone vulnérable » depuis 1994 selon les critères de la « Directive nitrates » européenne.
Par Directive Nitrates, il faut comprendre « Programme d’actions régional en vue de la protection des eaux contre la pollution par les nitrates d’origine agricole ». Chaque plan est valable pour une durée de quatre ans, et est donc censé représenter la convergence des intérêts entre les différents acteurs. C’est-à-dire les agriculteurs, les associations environnementales, les collectivités et les services de l’État. Une conciliation compliquée.
Quelle qualité de l’eau ?
Dans les faits, la qualité de l’eau s’est tout de même considérablement améliorée en Bretagne au cours des deux dernières décennies. Avec des taux de nitrates passant de 51 mg/litre d’eau en 1996 à 31 mg/l aujourd’hui, les efforts ont donc fini par payer. Mais il reste encore une marge de progression. C’est également ce que pensent les pouvoirs publics.
Cependant, les nouvelles réglementations imposées ne sont pas du goût des représentants de la FRSEA qui s’indigne que les agriculteurs soient traités « comme des tricheurs ». La question de l’utilisation du glyphosate pour les cinq prochaines années avant son interdiction est l’un des points de blocage.
Coup de gueule @FRSEA_Bretagne @JABretagne : qualité de l’eau largement améliorée, et pourtant au lieu d’accorder confiance aux agriculteurs, l’administration rajoute des contraintes ! #directivesnitrates pic.twitter.com/w7IZL4UIbq
— FRSEA Bretagne (@FRSEA_Bretagne) 23 avril 2018
Ce départ prématuré du syndicat agricole laisse en tout cas planer le doute quant à l’application de cette 6ème Directive Nitrates.
Photo : Pixabay (CC)
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