Les conséquences du réchauffement climatique sont multiples. Elles pourraient même influer sur les conditions de travail à l’avenir. Les risques professionnels s’en trouveraient alors accrus.
Horizon 2050
C’est une étude de l’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) publiée le 19 avril dernier qui évoque le sujet. Nous y apprenons notamment que, d’ici 2050, le changement climatique en cours va modifier tous les risques professionnels. Seuls ceux causés par le bruit et les rayonnements artificiels ne seront pas impactés.
À l’origine de ce travail, se trouve une saisine de la part de la Direction générale de la santé et de la Direction générale du travail. Tout cela se situant dans le cadre du Plan national d’adaptation au changement climatique (PNACC).
Malgré les réticences des climatosceptiques, rappelons tout de même que le réchauffement climatique est validé, à l’heure actuelle, par un très large consensus scientifique.
Quelles modifications ?
Les risques professionnels vont, si l’on en croit donc l’analyse de l’ANSES, augmenter sous l’influence de trois modifications climatiques majeures.
Tout d’abord, la hausse des températures envisagée va accroître la pénibilité du travail pour ceux dont l’activité s’effectue en extérieur. Les risques de malaises, la déshydratation et les coups de chaleur devraient devenir plus fréquents à terme. Insidieusement, ces plus fortes températures pourraient aussi altérer la vigilance des travailleurs mais également modifier les risques liés aux agents biologiques. Une augmentation des températures qui sera la plus problématique dans les régions méridionales de l’Hexagone.
Changements biologiques et aléas
Ces modifications générales de l’environnement, tant chimiques que biologiques, modifieront la répartition géographique de certaines maladies infectieuses. Et, dans le même temps, en importeront de nouvelles.
Par extension, ces changements au sein des écosystèmes vont contribuer à modifier les risques biologiques professionnels. Entendez par là les allergies et les infections, notamment pour les métiers en contact avec la nature.
D‘autre part, l’intensification des aléas climatiques d’ici 2050, en plus d’exposer certaines professions à des dangers plus fréquents, pourrait par ailleurs favoriser davantage l’épuisement physique et moral de certains corps de métier. Au premier rang desquels les pompiers et plus généralement les acticités de secours à la personne. Une multiplication des feux de forêts, des inondations ou des phénomènes de submersion demanderait alors davantage de moyens.
Prévenir plutôt que guérir
À la suite de ces prévisions, l’ANSES encourage tous les acteurs du monde professionnel à anticiper ces changements. Information et formation sont vivement conseillées face à ces nouveaux défis.
De plus, la mise en place d’indicateurs pertinents pour évaluer dans le temps ces effets du changement climatique sur les risques professionnels est aussi une piste à suivre.
Ajouter à cela, l’ANSES insiste enfin sur le nécessaire lancement d’un programme de recherche commun entre plusieurs organismes (dont Météo France par exemple) afin de mettre en perspective le triptyque environnement-climat-santé.
Crédit photo : Pixabay (CC)
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