La Ruée vers l’Ouest. Il n’est pas ici question d’un western mais bien d’un événement prévu à Paris le 31 mai prochain. Son objectif ? Inciter les travailleurs du digital d’Île-de-France à migrer vers la Bretagne et ses Marches. Les Bretons apprécieront.
Quitter Paris et « être mobile »
Sur le principe, il ne s’agit que d’une banale soirée de rencontres professionnelles entre acteurs du numérique. Un rendez-vous basé sur la confrontation entre offres d’emploi dans le domaine et personnes à la recherche d’opportunités.
Baptisé La Ruée vers l’Ouest, les organisateurs de l’événement insistent sur la nécessité d’être « mobile ». Un critère bien dans l’air du temps devenu qualité suprême dans une société où le déracinement fait presque office de plus-value.
500 postes à pourvoir
Tandis que 18 startups seront présentes, ce sont plus de 500 postes qui seront proposés aux candidats du soir. Des postes situés à Rennes, Nantes, Brest, Lannion, Angers mais aussi Saint-Nazaire.
Du côté de l’organisation, il est surtout question de « mettre en avant le dynamisme de la filière numérique dans les métropoles de l’Ouest » et « d’amener une sélection de pépites de nos territoires à la rencontre des professionnels du numérique en poste à Paris pour les inciter à poursuivre leur carrière à Angers, Brest, Nantes, Rennes ou Saint-Nazaire, dans des structures en plein développement, le tout dans un cadre de vie privilégié ». Des pépites dont seule Paris recèle visiblement.
Métropoles contre territoires ?
Parmi les partenaires de cette soirée qui se tiendra dans le 13ème arrondissement parisien, se trouvent les métropoles de Rennes, Nantes, Angers, Saint-Nazaire et Brest. Un soutien pour le moins surprenant et révélant la déférence quasi maladive des principales villes bretonnes envers Paris et sa région.
De plus, cet appel à peine masqué de ces métropoles à destination des startupers parisiens et plus généralement des travailleurs du numérique apparaît comme totalement déplacé compte tenu du chômage qui frappe une partie des populations bretonnes et angevines. Sans compter les nombreux jeunes diplômés, y compris dans le digital, qui quittent leur terre d’origine chaque année faute d’emplois sur place.
Pourquoi j’ai quitté Paris pour l’Ouest ?
Au cours de la soirée, deux dirigeants de startups interviendront sur le thème Pourquoi j’ai quitté Paris pour l’Ouest ? De quoi expliquer les raisons qui les ont conduits à quitter (fuir ?) l’Île-de-France pour nos belles contrées de Bretagne et d’Anjou.
Quant à l’intérêt que les Parisiens ont à venir s’installer chez nous, les organisateurs évoquent la qualité de vie. « Nos villes sont toutes classées parmi les plus agréables sur le plan national. Pour les profils parisiens, l’intérêt c’est de pouvoir continuer à travailler sur des projets passionnants, dans des écosystèmes en pleine ébullition, avec de belles perspectives d’évolution… Le tout dans un cadre de vie de qualité permettant de concilier épanouissement personnel et satisfaction professionnelle ! »
Bien que passés sous silence pour cause de politiquement correct nul doute par ailleurs que certains critères relatif à la qualité (ou plutôt à la tranquillité) de vie entrent en compte dans le choix des candidats à l’immigration vers la Bretagne.
Enfin, si sur certains profils, la demande est effectivement plus forte que l’offre dans notre région, la solution résiderait davantage dans la formation adaptée des locaux que dans l’importation de main d’œuvre parisienne. Une idée qui ne semble pas effleurer l’esprit des conseils régionaux ni des élus des métropoles concernées.
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