13 îles de Bretagne s’organisent afin de préserver la ressource en eau

Dans une démarche de développement durable permettant de faire face aux dérèglements climatiques, 13 îles pionnières de Bretagne (du nord au sud : Bréhat, Batz, Ouessant, Molène, Sein, Saint-Nicolas des Glénan, Belle-Île, Groix, Île-aux-Moines, Île d’Arz, Houat, Hoëdic et Yeu) anticipent des risques de pénurie et s’organisent en faveur d’une gestion économe de la ressource en eau.

À Houat, vendredi 20 avril, Andrée Vielvoye, maire d’Houat, Denis Palluel, président de l’Association des Îles du Ponant, maire d’Ouessant et Sylvie Detoc, directrice de la délégation Armor Finistère de l’Agence de l’Eau Loire-Bretagne ont lancé un dispositif de responsabilisation des habitants et des touristes quant à l’usage de l’eau :

Pour les habitants : un kit économiseur d’eau est mis à leur disposition (un kit par foyer à 2 €) pour préserver les réserves d’eau. Le kit contient 3 économiseurs d’eau (5L/min) pour robinet et 1 économiseur d’eau pour douche (8L/min).

Pour les acteurs du tourisme : Un kit de sensibilisation destiné aux visiteurs sur les éco-gestes et sur la situation hydrique et écologique particulière de l’île. Ce kit comprend 1 thermomètre didactique et des adhésifs pédagogiques à poser dans les lieux stratégiques de consommation d’eau.

A Houat, la seule ressource en eau est l’eau de l’île, et la mairie vient de mettre en place une réglementation pionnière afin de gérer plus sûrement les réserves d’eau limitées de la commune :

  • Interdiction de construire une piscine,
  • Interdiction d’imperméabiliser la totalité d’une parcelle,
  • Obligation de disposer d’une citerne par maison.

La quantité et la qualité de l’eau ont des conséquences le développement économique et durable d’un territoire. Du fait que les îles du Ponant accueillent plus de 2 millions de visiteurs par an, l’approvisionnement en eau représente un enjeu vital. Le problème de rupture s’est déjà posé, par exemple à Belle-Île et à Sein. Sur les petites îles, les populations d’été peuvent être jusqu’à dix fois plus élevées que la population hivernale.

Les îles, par leurs initiatives, deviennent des ambassadrices du développement durable. À l’échelle de la Région Bretagne, la question de l’eau est aussi étudiée. Elle est au coeur du développement économique de ce territoire qui enregistre une croissance démographique (+25,5% depuis 1975).

En fonction des besoins de chaque île, de leur éloignement du continent, du nombre d’habitants, elles ont retenu des solutions différentes selon leur profil hydrique. Les plus proches du continent sont le plus souvent approvisionnées par des canalisations sous-marines qui les relient aux réseaux d’eau continentaux. Pour les îles non raccordées au réseau continental, dans le contexte du changement climatique, la vulnérabilité est réelle. Sept îles du Ponant ont conservé une « insularité hydrique » fondée sur la production d’eau potable in situ à partir de ressources endogènes (barrages, désalinisation de l’eau de mer, forage, impluvium).

Le dispositif lancé par 13 îles du Ponant vise à renforcer la sensibilisation à la question de la vulnérabilité de la ressource en eau. Il a pour objectif de responsabiliser les citoyens. L’enjeu est de favoriser le développement durable des îles tout en sécurisant l’accès à l’eau potable.

CHIFFRES CLÉS 

L’économiseur d’eau permet de diviser de 50 % le débit d’eau.

Pour une famille de 4 personnes, un seul kit d’économie d’eau fait économiser en moyenne par an, 43 md’eau, 633 kg de CO2 , 2 236 kWh (énergie pour chauffer l’eau) et jusqu’à 272 euros. 

L’OMS* estime qu’un individu a besoin de 50 litres d’eau par jour pour vivre décemment. 100 litres par jour pour vivre confortablement. Au-delà, on parle de gaspillage d’eau.

Si un Français consomme en moyenne 148 litres d’eau par jour, il en consomme 230 litres en vacances. La salle de bains représente le plus gros poste de dépense, soit 39% de la consommation d’eau. Les douches traditionnelles représentent une consommation jusqu’à 100 litres d’eau (douche de 5 minutes).

Crédit photo : Yannick LE GALL (utilisables strictement dans le contexte de ce sujet)
[cc] Breizh-info.com, 2018, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine

Cet article vous a plu, intrigué, ou révolté ?

PARTAGEZ L'ARTICLE POUR SOUTENIR BREIZH INFO

Les commentaires sont fermés.

ARTICLES EN LIEN OU SIMILAIRES

Tourisme

Séjour en Côtes-d’Armor : une immersion entre terre et mer

Découvrir l'article

Rugby, Sport, VANNES

Le RC Vannes, moteur économique et fierté de la Bretagne : une ascension qui profite à tout un territoire

Découvrir l'article

Tourisme

La Bretagne, parmi les régions les plus accueillantes du monde selon les utilisateurs de Booking.com

Découvrir l'article

Environnement, Santé

Polluants éternels dans l’eau potable : un danger invisible pour la santé publique

Découvrir l'article

A La Une, Culture, Culture & Patrimoine, Sociétal, Société

Langues de Bretagne : les tabous de la nouvelle enquête socio-linguistique explosive

Découvrir l'article

Culture, Culture & Patrimoine

Magnificat : un hommage poignant à la Bretagne et aux valeurs chrétiennes sur grand écran

Découvrir l'article

Economie

Bretagne : stabilité de l’emploi salarié et déclin de l’intérim au 3e trimestre 2024

Découvrir l'article

Sociétal

Recensement partiel 2025 en Bretagne administrative : une opération d’envergure

Découvrir l'article

Sociétal

La Bretagne, terre de familles traditionnelles : une spécificité régionale révélée par l’Insee

Découvrir l'article

Environnement

Eolien flottant dans le Morbihan. Pennavel : entre crise financière et tensions actionnariales

Découvrir l'article

PARTICIPEZ AU COMBAT POUR LA RÉINFORMATION !

Faites un don et soutenez la diversité journalistique.

Nous utilisons des cookies pour vous garantir la meilleure expérience sur Breizh Info. Si vous continuez à utiliser le site, nous supposerons que vous êtes d'accord.

Clicky