Aujourd’hui, 28 des 100 principaux ports de commerce mondiaux offrent des incitations pour les navires respectueux de l’environnement (notamment via leurs rejets de CO2), selon un nouveau rapport publié par l’International Transport Forum (ITF).
Sujet d’actualité
Nous l’évoquions ICI il y a quelques jours. La réunion du Comité de la protection du milieu marin de l’Organisation Maritime Internationale qui s’est tenue à Londres du 9 au 13 avril dernier avait pour objet la réduction des émissions de CO2 causées par le transport maritime.
Alors que ces rejets risquent d’augmenter très fortement si aucune décision concrète n’est mise en oeuvre, l’OMI s’est fixé la semaine dernière l’objectif de réduire les émissions de dioxyde de carbone des navires d’au moins 50% d’ici 2050 par rapport aux niveaux de 2008. Pour y parvenir, des mesures rigoureuses doivent maintenant être mises en place, selon le rapport élaboré à l’issue de la session.
Or, il apparaît que bon nombre de ces mesures sont axées sur la conception et l’exploitation des navires. Cependant, les ports jouent également un rôle important dans la réduction de l’empreinte carbone mondiale du transport maritime.
Incitation des ports
Certains ports américains offrent des réductions de frais portuaires pour les navires qui réduisent leur vitesse lorsqu’ils s’approchent du port en question. En outre, l’Autorité du canal de Panama attribue des créneaux prioritaires aux navires plus écologiques. Autre idée intéressante, l’Espagne inclut des incitations environnementales dans les critères d’appel d’offres et de licence pour les services de remorquage fournis dans les ports, tandis que Shanghai dispose d’un système d’échange de droits d’émission qui inclut les ports et le transport maritime national. Pour sa part, la Norvège a mis en place une taxe sur les NOx.
Toutefois, l’impact des incitations portuaires sur les émissions de CO2 des navires marchands à travers le monde est considéré comme marginal. La seule stratégie pour laquelle il existe des études d’impact sérieuses est le programme d’incitation à la réduction de la vitesse des navires mis en place par les ports américains de Los Angeles et de Long Beach, en Californie.
Loin du compte
Cependant, le chemin à parcourir pour les ports de commerce du monde est encore long. Ainsi, ces incitations écologiques s’appliquent généralement à moins de 5 % des navires faisant escale dans les ports proposant ces dispositifs.
Toujours selon le rapport de l’ITF, les économies offertes aux navires « propres » par les ports n’ont, pour l’instant, qu’une très faible incidence sur les choix des armateurs lorsqu’il s’agit de commander un navire neuf et donc potentiellement moins polluant.
Pour améliorer la situation, les experts préconisent donc de reconnaître et de valoriser le rôle des ports dans la réduction des émissions de CO2. Mais aussi de renforcer les incitations portuaires pour les navires à faibles émissions. Des actions salutaires bien que les écueils s’annoncent nombreux.
Crédit photo : Flickr (CC)
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