Ce dimanche 22 avril sera consacré à « la journée de la terre », dans le monde. L’occasion de voir ce que certains mettent en oeuvre, pour préserver notre planète du fléau que représente notamment le plastique et ses déchets.
Une recherche publiée par le site Orb Media indique que 93 % des eaux en bouteilles testées à travers le monde, et destinées à la consommation, contiennent des micro-particules de plastique. Ceci vient renforcer le fait que la faune et la flore des océans ne sont pas les seules à pâtir de la présence du plastique dans leur vie, mais que les humains, à l’origine de cette industrie et responsables de la gestion de ses déchets, en reçoivent également les retours de bâtons.
Évolution de l’emballage de nos bouteilles d’eau
Bien que sa forme soit quasiment restée la même à travers le temps, les innovations dans l’évolution de la bouteille d’eau ont surtout consisté à substituer une matière à une autre. Cela a débuté au 19ème siècle avec le cruchon en terre cuite (très rassurant sanitairement, ne serait-ce que par son nom), puis les minéraliers ont adopté la bouteille en verre de l’industrie du vin, d’abord fermée par des chevilles de bois, elle le sera ensuite par le fameux bouchon de liège. Le verre s’est imposé comme emballage unique pour l’eau, le lait et le vin pendant des décennies et jusqu’à la fin des années 1960, durant lesquelles, apparaît la première bouteille en PVC (Polyvinyle de chlorure). Plus légère, moins cassable et moins coupante que le verre, elle sera tout de même rapidement remplacée par le PET (Polyéthylène Téréphtalate) qui est lui incassable et n’altère pas le goût de l’eau. Le PET s’impose et réduit la part de marché de la bouteille en verre (voir ci-dessous).
Plusieurs tentatives d’innovations sont alors entreprises par les grandes marques de l’industrie de l’eau, avec des succès relatifs, l’objectif principal étant la réduction du poids de la bouteille, cela finit par altérer la prise en main de celle-ci, et dans cette course à l’allégement, on ajoutera même de l’azote pour rigidifier la bouteille avant le bouchage…
Difficultés de recyclage du plastique
Les Français deviennent au fil du temps plus conscients des conséquences de l’activité de l’homme sur l’environnement, et même si cela ne se reflète pas toujours dans les faits, une volonté d’agir pour recycler le plastique dans la production de nouvelles bouteilles existe, notamment en favorisant la mise en consigne, malgré les limites du recyclage inhérents à cette matière, les coûts et l’efficacité globale de l’entreprise. En effet, on se rend compte que malgré cette « conscience verte » le plastique recyclé reste la matière la plus à la traîne en termes d’incorporation dans des produits neufs.
Sans surprise, la France se classe alors 25ème au niveau européen, avec un taux de recyclage alarmant de 22,2 %. Le signal d’alarme étant tiré, il est à présent temps d’agir, car s’il est toutefois déjà trop tard pour ne parler que de prévention, il va également falloir prendre des mesures de dépollution des océans et autres milieux naturels menacés par le plastique et opter à terme pour une alternative écologique à cette matière qui, à l’évidence, engendre plus de problèmes qu’elle n’en résout. Ces prises de décisions sont discutées et menées au niveau continental, car si la situation est meilleure au Danemark, par exemple, le recyclage du plastique en Europe reste assez critique dans l’ensemble. On peut également ajouter à ces difficultés le fait que la Chine vient de fermer ses portes au recyclage des déchets étrangers, parmi lesquels comptaient 85 % des déchets plastiques européens collectés et destinés à l’exportation, ce qui devrait avoir pour effet d’inciter les Européens à gérer leurs déchets eux-mêmes.
Et l’océan dans tout ça…
Il n’y a aucune étude sérieuse rassurante qui puisse lier les 8,8 millions de tonnes de plastique jetées chaque année dans les mers et océans et l’état de ces derniers à l’échelle locale ou mondiale. La décomposition du plastique va d’une centaine d’années à mille ans. Le chef de l’agence de l’ONU pour l’environnement, pour qui l’heure est grave, compare l’état actuel des océans à une « soupe de plastique » géante, autrement dit, de quoi tous nous rendre malades sur des générations, faune, flore et humains de ce monde, puisque si ces déchets sont mangés par des poissons, ou les contaminent plus subtilement sous leur forme de micro-plastiques, puis qu’à leur tour ces poissons sont consommés par des humains, cela peut aller jusqu’à provoquer des cancers.
Ce qui est fait et ce qui peut l’être
Waterlogic s’emploie à sensibiliser les individus et les entreprises afin de réduire les déchets plastiques, cela peut-être fait de diverses manières, notamment par la mise en avant de produits sans bouteilles. Il y a également des gestes à adopter pour nous orienter à terme vers un monde sans plastique : cesser d’acheter de l’eau en bouteille plastique, utiliser des sacs plastiques et tous les autres produits à usage unique en plastique. Nous devons apprendre à nous réconcilier avec le fait de réutiliser tout ce qui peut l’être, des bouteilles aux sacs en plastique, en passant par les boîtes. S’informer et informer sur le recyclage autour de soi afin de sensibiliser et garantir l’adoption de gestes bénéfiques à la communauté et, au final, à la planète et à l’homme.
Outre les initiatives individuelles, il faut aussi saluer les projets d’envergure tels que Ocean Cleanup, une organisation à but non lucratif, qui propose, grâce à la générosité des financiers, de piéger les déchets de plastique dans l’océan Pacifique. Les 21,7 millions de dollars (à peu près 20 millions d’euros) de dons cumulés devraient permettre d’installer une cinquantaine de pièges à débris dans le Pacifique. Même si certains y voient une belle utopie ou « une fausse bonne idée », le fait que celle-ci vienne d’un étudiant hollandais de 19 ans donne de l’espoir, surtout quand on sait que, outre le fait que le plan et la technologie nécessaires à son exécution soient sérieusement élaborés, les fonds, nerf de « la guerre » contre la pollution plastique, sont également au rendez-vous. Aussi et pour conclure, aujourd’hui plus que jamais, jeunes et moins jeunes n’ont pas d’autres choix que celui de travailler main dans la main pour un monde plus sain, un monde sans plastique.
Photo : Pixabay (cc)
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