Alors que le gouvernement a statué sur l’indemnisation allouée aux indépendants en situation de perte d’emploi, l’association GSC « assurance perte d’emploi des dirigeants et entrepreneurs » et la société Altares, experte en data entreprises, dévoilent la deuxième vague de chiffres de l’Observatoire de l’emploi des entrepreneurs.
Avec 1 822 entrepreneurs en situation de chômage en 2017, la Bretagne administrative représente 3,8 % des pertes d’emploi des dirigeants d’entreprise en France. Le nombre d’entrepreneurs en situation de chômage diminue sur tout le territoire.
Bretagne : baisse généralisée du chômage du dirigeant
En Bretagne ce sont 1 822 entrepreneurs qui se sont retrouvés en situation de chômage en 2017, soit 6,8 % de moins que l’année précédente, où ils étaient 1 955 à avoir perdu leur emploi à la suite d’une liquidation judiciaire. Si l’amélioration est moins importante qu’en 2016, le nombre d’entrepreneurs impactés continue cependant de baisser.
Le département du Finistère enregistre la plus forte baisse avec 457 chefs d’entreprise en situation de perte d’emploi, soit 14,3 % de moins qu’en 2016.
Ce département est suivi par celui de l’Ille-et-Vilaine qui, avec ses 536 entrepreneurs en situation de chômage, connaît une amélioration de 5,6 %. Dans une moindre mesure, une amélioration (-3,2 %) est également observable dans le Morbihan, où le nombre de dirigeants ayant perdu leur emploi retombe à 491 en 2017, ils étaient 507 à être concernés l’année précédente. Enfin, avec une baisse de 2,6 % et 338 dirigeants impactés, le département des Côtes-d’Armor ferme la marche.
En Bretagne, trois secteurs sont particulièrement impactés, dont celui du commerce, qui avec 480 entrepreneurs en situation de chômage, représente 26 % des pertes d’emploi de la région.
Parmi ces commerçants, ceux œuvrant dans l’habillement paraissent les plus impactés (72 dirigeants touchés), suivi par la réparation et le commerce de véhicules (68 chefs d’entreprise concernés) et le commerce de détail alimentaire (56 personnes). Il est suivi par le secteur de la construction qui concentre à lui seul 387 pertes d’emploi (dont 331 imputées au bâtiment).Autre secteur touché, celui de l’hébergement, restauration et débits de boisson, avec 290 dirigeants en situation de perte d’emploi, et parmi eux, 66 % travaillaient dans la restauration.
Selon Thierry Millon, directeur des études d’Altares :
« La région Bretagne qui se situait aux environs de 1700 procédures collectives par an sur la première moitié de la décennie 2000, a basculé au-delà de 2000 jugements annuels à partir de 2007. La crise a ensuite accéléré fortement la sinistralité des entreprises et le plafond de 2800 défaillances a été approché à trois reprises, en 2009, 2013 et 2014. Depuis trois ans déjà, la situation s’améliore et en 2017 la région est parvenue à revenir juste sous les 2200, c’est son meilleur chiffre depuis 2007.
En ce début 2018, la baisse de la sinistralité se poursuit, à un rythme moindre, mais les entreprises se présentent devant le tribunal dans une situation plus comprise qu’un an plus tôt. Les redressements judiciaires sont moins nombreux tandis qu’au contraire les liquidations judiciaires directes le sont davantage, une situation délicate en terme de perte d’emploi de chefs d’entreprises. »
Et au niveau national ?
Au niveau national, ce sont 50 011 dirigeants d’entreprises ont dû faire face à une liquidation judiciaire, soit 9,2 % de moins que l’année précédente. Les artisans-commerçants et gérants de TPE sont les plus impactés par la perte d’emploi. 74 % des dirigeants en situation de perte d’emploi dirigeaient une entreprise de moins de 3 salariés.
« Les créations d’entreprises sont au plus haut depuis le début de la décennie, les défaillances d’entreprises au plus bas sur dix ans, la France recolle au peloton de tête des économies dynamiques. Pourtant, cette embellie oublie une autre réalité. Alors qu’ils lancent des entreprises, inventent le business de demain, et créent des emplois, les entrepreneurs peuvent chaque jour être confrontés à leur propre « chômage ». 50 000 chefs d’entreprises ont été placés devant cette difficulté en 2017 après la liquidation judiciaire de leur entreprise. Oser le risque est l’ADN de chaque entrepreneur et c’est un moteur pour l’économie mais cela ne peut se concevoir sans un filet de sécurité. » commente Charles Battista, Directeur de la Communication et des relations externes Altares.
Les données sont issues de l’étude des entreprises en liquidation judiciaire prononcée par le Tribunal de Commerce ou de Grande Instance. Ne sont pas intégrées les procédures à l’amiable de dissolution ou de liquidation de même que les révocations des mandataires sociaux.
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