Mardi 17 avril, un soir presque estival tombe sur Nantes. Une petite queue se forme devant un établissement de restauration rapide, rue du Port au Vin au nord de la place du Commerce – elle porte toujours bien son nom, mais aujourd’hui pour un autre type de marchandise. Elle déborde sur la place où plus bas, des groupes de jeunes maghrébins trainent devant les cafés ou proposent plus ou moins discrètement de la résine de cannabis.
Soudain, un routard arrive devant l’établissement pour prendre un tacos. Il ne marche plus très droit, la journée est bien avancée. Insulté par un groupe sur la place, il jette son sac à dos à terre, et en sort une barre de fer chromée assez imposante. La brandissant, il insulte à son tour le groupe qui reste prudemment à une vingtaine de mètres « je sors de prison, je vous marave ! La serveuse je la renverse, je vous défonce ! ». Puis plus bas, « je sors de prison en février, j’ai fait sept ans, ils s’imaginent quoi ? ».
Ses diverses expériences carcérales ne semblent pas lui avoir appris grand-chose – quelques minutes après, il est pris en charge par la police pour des faits d’ivresse publique manifeste et port d’arme prohibé. Comme cela arrive aussi fréquemment sur la place du Bouffay et à ses abords immédiats. « Le centre de Nantes offre un spectacle affligeant », réagit Martin, qui « habite et travaille, hélas, dans le centre-ville. Plus ça va, et plus ça empire, quant à Johanna Rolland, elle ne change rien. Les caméras et la police municipale [fréquemment agressée du reste] , c’est beaucoup de com’ et peu de résultats ». Mais l’Arbre aux Hérons – projet phare du mandat qui a déjà coûté 5 millions d’euros aux contribuables nantais – va certainement tout changer.
LM
Photo : breizh-info.com
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