En tête de la page Twitter de Gildas Salaün, ce lundi 16 avril au matin, un tweet est épinglé : « Maison de l’Afrique de #Nantes : « Un lieu pour dire et montrer la richesse et la diversité de ce continent et de ses habitants », Johanna Rolland. » Un peu plus bas figure le tweet le plus récent rédigé par le titulaire du compte, en date du 13 avril : « Johanna Rolland, Maire de #Nantes, lance la soirée exceptionnelle consacrée aux « routes de l’esclavage », diffusion publique en avant première des reportages produits par la Compagnie des phares et balises au Lieu Unique #10mai ».
Entre ces deux tweets dont il est l’auteur, Gildas Salaün s’est contenté de retweeter trois tweets larmoyants consacrés au vol du reliquaire du cœur d’Anne de Bretagne – dont l’un émanant du département de Loire-Atlantique et l’autre de Philippe Grosvalet, président du conseil départemental.
Conseiller municipal socialiste de Nantes, Gildas Salaün est délégué aux coopérations internationales et relations nord-sud d’où son intérêt pour la Maison de l’Afrique. Mais il est aussi l’un des responsables du musée Dobrée, où le vol du reliquaire a été commis dans la nuit du 13 au 14 avril. Plus précisément, il y est chargé des collections de numismatique et de sigillographie. Plusieurs monnaies dont il avait la charge ont été dérobées en même temps que le reliquaire. Il est donc en cause à titre personnel dans la chaîne de déficiences qui a permis le vol.
Personnage affable, Gildas Salaün est un expert incontesté dans son domaine. Un intellectuel de haut vol mal armé pour parer aux vols de bas étage. Inutile de trop l’accabler : il incombait à la direction du musée et au département de Loire-Atlantique, son propriétaire, de confier la sécurité de ses biens à des professionnels.
Cependant, on ne pourra s’empêcher de penser qu’il aurait mieux valu se soucier moins de la Maison de l’Afrique et plus du musée Dobrée.
Photo du reliquaire : [cc] Mypouss, sur Flickr