Le Gulf Stream, en partie responsable du climat tempéré qui règne sous nos latitudes, connait actuellement une circulation exceptionnellement basse. Un niveau historique depuis 1 600 ans. Quelles causes, quelles conséquences ?
Inquiétant record
Voilà qui laisse présager des changements climatiques de grande ampleur selon les scientifiques. Le Gulf Stream a effectivement atteint un niveau de circulation qui est le plus faible de ces 1 600 dernières années.
New research led by UC London and WHOI provides evidence that a key cog in the global #ocean circulation system hasn’t been running at peak strength since the mid-1800s and is currently at its weakest point in the past 1,600 years. @NSF_GEO #NSFfunded https://t.co/SiAylgC0WH pic.twitter.com/SSlcTHXgjb
— WHOI (@WHOI) 11 avril 2018
Le changement climatique résultant de l’augmentation des niveaux de dioxyde de carbone dans l’atmosphère serait une cause probable de ce phénomène selon deux équipes de chercheurs internationaux qui ont détaillé leurs travaux sur le sujet dans la revue Nature. Ils ont notamment analysé des données de température de surface de la mer et des sédiments sous-marins.
Cette circulation des courants, désignée par le terme AMOC (circulation méridienne de retournement de l’Atlantique), joue un rôle prépondérant dans la régulation du climat mondial. Le climat breton, tempéré et agréable en toutes saisons, doit en grande partie sa clémence au passage du Gulf Stream au large de ses côtes. Ce courant transporte ainsi l’eau chaude en provenance des tropiques vers l’Atlantique Nord.
Pourquoi ce ralentissement ?
Dans les faits, la perturbation du flux du Gulf Stream serait causée par la fonte des glaciers et de la banquise, libérant ainsi davantage d’eau douce. Celle-ci, moins dense que l’eau de mer, réduirait la teneur en sel et empêcherait les eaux venues du Sud de devenir assez denses pour couler.
Ce phénomène de tapis roulant avec un refroidissement des eaux en profondeur puis une circulation inversée vers l’Atlantique Sud serait alors enrayé. Divergence intéressante, alors qu’une étude a révélé que la baisse avait eu lieu au cours des 150 dernières années, l’autre a conclu qu’elle s’était produite rapidement depuis les années 1950.
Quelles conséquences ?
Ce ralentissement est en tout cas pris très au sérieux par les climatologues car un arrêt du Gulf Stream aurait des conséquences majeures sur le climat avec des événements météorologiques violents à prévoir.
L’Europe, les États-Unis mais aussi l’Afrique se verraient alors impactés. Par ailleurs, une hausse rapide du niveau de la mer serait aussi envisagée et la fréquence des tempêtes hivernales augmenterait en Europe.
Mais ces modifications climatiques auraient aussi un impact sur l’écosystème marin car le Gulf Stream transporte avec lui des nutriments. De même, l’activité des pêcheurs s’en trouverait modifiée puisque les quantités d’oxygène nécessaires à la vie sous-marine ne seraient plus suffisantes pour assurer la pérennité de la ressource halieutique. De plus, de fortes variations de la température de l’eau affecteraient aussi des espèces de poissons.
Une précédente étude avait également alerté sur l’acidification rapide de l’océan Atlantique. Les signaux d’alarme se multiplient.
Crédit photo : Pixabay (CC0/rolandmey)
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