Afrique du Sud : en finir avec le mythe multiculturel

Ci-dessous une tribune libre sur l’Afrique du Sud que nous adresse Marie-Christine Arnautu, Député au Parlement européen et Conseiller municipal et métropolitain de Nice.

De quoi l’Afrique du Sud est-elle le nom ? Nos élites politiques et médiatiques occidentales ont érigé ce pays en modèle de démocratie, de diversité, de vivre ensemble, en symbole d’émancipation et de progrès. Bien que le mythe de la « nation arc-en-ciel » ait volé en éclat, il continue cependant de nourrir la doxa anti-raciste en vogue sous nos latitudes. Quelle imposture. L’Afrique du Sud n’est en réalité plus que l’ombre du pays prospère, développé, sûr, à l’économie comparable aux nations du Nord qu’elle fut jadis. Depuis 1994, fin officielle du régime d’apartheid, la pauvreté n’a cessé de progresser et le chômage d’augmenter. Les infrastructures s’écroulent, les taux d’alphabétisation s’effondrent… En proie à la violence et à une corruption endémique, l’Afrique du Sud se tiers-mondise à vitesse grand V. Mais rares sont ceux qui osent le dire de peur d’être accusés de racisme.

Nos dirigeants seraient bien inspirés de sortir de leurs schémas naïfs et de tirer les conclusions qui s’imposent. Non, les sociétés multiculturelles ne sont pas la panacée. Non la discrimination positive, qu’elle soit officiellement assumée ou hypocritement encouragée, n’est pas une solution miracle. À l’heure où il est de bon ton de dénoncer le privilège blanc, qui serait source d’innombrables maux, nos gouvernants devraient plutôt méditer sur l’évolution de la première économie africaine. Le Black Empowerment et l’Affirmative Action ont conduit à ce que certains appellent avec justesse un Reverse Apartheid. À la différence près que, sous ce régime d’apartheid à rebours, la situation des noirs et blancs pauvres a considérablement empiré. Il est curieux (ou pas !) de constater que pour les propagandistes antiracistes, l’« oppression raciste » ne fonctionne que dans un sens. Pourtant, c’est bien ce qui est à l’œuvre actuellement en Afrique du Sud, à l’instigation du Congrès National Africain (ANC) et de personnalités comme Winnie Mandela, l’ex-femme de Nelson Mandela, décédée ce lundi 2 avril et à qui un hommage national est rendu ce jour.

Mandela, Malema, même combat !

Dépeinte comme une icône de la lutte contre l’apartheid, Winnie Mandela a incarné l’aile dure de l’ANC allant jusqu’à accuser son propre mari de trahir la cause noire lorsqu’il négociait avec le président Frederik de Klerk. Elle fit sien le slogan « un Boer, une balle ». En 1976, lors des émeutes de Soweto, elle jeta de l’huile sur le feu en appelant les étudiants à « se battre jusqu’au bout ». Pire, dans un discours qu’elle prononça le 13 avril 1985 à Munsieville, elle justifia le supplice du pneu enflammé autour du cou des « traîtres » suspectés de complicité avec les autorités sud-africaines. « Avec nos boîtes d’allumettes et nos pneus enflammés, nous libérerons ce pays » avait-t-elle lancé. Sa garde rapprochée, le Mandela United Football Club, s’est distinguée par ses méthodes d’une brutalité inouïe. En 1991, elle fut d’ailleurs reconnue coupable de complicité dans l’enlèvement et l’assassinat d’un adolescent de 14 ans, Stompie Seipei. Malgré les turpitudes dont elle s’est rendue coupable et les affaires de corruption qui l’ont éclaboussée, son décès a été l’occasion pour nos consciences morales, à commencer par le Secrétaire général de l’ONU, de rendre hommage à son combat.

Ceux qui portent aux nues Winnie Mandela ne la connaissaient manifestement pas, ni son héritier spirituel, le virulent Julius Malema, chef du parti d’extrême gauche des Combattants de la liberté économique (EFF), qui, en 2010, avait remis au goût du jour la chanson Kill the boer, kill the farmer. Ce dernier a fait adopter par le Parlement sud-africain, ce 27 février, à une large majorité, une motion ouvrant la voie à une réforme constitutionnelle qui supprimera le principe d’inviolabilité de la propriété privée dans l’objectif de rendre légale l’expropriation sans versement de compensation des fermiers blancs au profit de la majorité noire, en violation de l’accord post-apartheid. L’Alliance démocratique n’ayant pas soutenu la motion de Julius Malema, ce dernier a déclaré dans un meeting public à Soweto : « Nous allons trancher la gorge du DA, nous allons donner au DA une leçon, nous allons chasser le maire de Port Elizabeth [Athol Trollip, un Blanc] parce que nous voulons apprendre à ces Blancs ce que nous entendons lorsque nous disons expropriation des terres sans compensation ».

Le très sombre avenir des Boers malgré quatre siècles de présence en Afrique…

La réforme agraire qui se profile ne manquera pas de plonger plus profondément encore l’Afrique du Sud dans le cycle de violences raciales, de crise économique et de corruption qui la secoue depuis l’accession au pouvoir de l’ANC. La « restitution des terres », même à l’amiable, est un échec. Le peu de fermes redistribuées ne sont plus rentables et périclitent. Manifestement, la faillite du Zimbabwe ne sert pas de leçon lorsque le dictateur marxiste Mugabe, surnommé Comrade Bob, avait brutalement expulsé au début des années 2000 quelque 4 500 fermiers blancs, faisant de ce pays prospère l’un des plus misérables d’Afrique. Hier grenier à céréales du continent africain et grand exportateur de tabac, l’ex-Rhodésie est aujourd’hui exsangue, ruinée, au bord de la famine à tel point que le nouveau gouvernement cherche désespérément à faire revenir les Blancs exilés.

L’Afrique du Sud suit allègrement le chemin de son voisin. À défaut d’être envoyés au goulag comme l’ont été les paysans russes spoliés par les criminels bolcheviques, ceux-ci auront donc le choix entre quitter leur terre d’origine ou aller rejoindre les bidonvilles qui s’étendent autour de Pretoria ou Johannesburg… où survivent dans la misère près de 42 000 Blancs. Sur les 65 000 fermiers blancs qui vivaient en Afrique du Sud en 1994, il n’en reste plus que 35 000 aujourd’hui. Les attaques de fermes ont explosé après 1994 et plus d’un millier de fermiers blancs ont été assassinés, parfois avec toute leur famille, dans des conditions souvent atroces. Plus généralement, depuis la fin de l’apartheid, près d’un million de Blancs, aux compétences variées, ont quitté le pays. Ces chiffres parlent d’eux-mêmes. Il ne serait pas excessif de parler de nettoyage ethnique.

L’assourdissant silence des élites occidentales

Pendant ce temps… les institutions européennes discourent sans fin sur Vladimir Poutine ou Donald Trump, incarnations du mal absolu, sur les « discours de haine » et le « racisme » soi-disant inhérents aux seuls Européens, sur la nécessité d’accueillir les réfugiés climatiques, les migrants économiques et désormais les « exilés ». Au Parlement européen, où les députés invoquent régulièrement les droits de l’homme, le sort des Sud-Africains descendants d’Européens n’intéresse pas. L’institution reste étrangement muette. Cette assemblée qui ne cesse de prendre la défense des minorités a perdu son extraordinaire capacité d’indignation quand cette minorité est blanche. Seul le ministre de l’Intérieur australien a eu le courage de protester, assurant les fermiers blancs persécutés qu’ils pourront bénéficier de la protection humanitaire de l’Australie. Malheureusement, s’attirant les foudres de la nouvelle inquisition politiquement correcte, le gouvernement australien n’a pas osé soutenir officiellement son ministre.

Ainsi, dans l’indifférence quasi générale de cet occident si prompt à donner des leçons de morale, des fermiers blancs d’Afrique du Sud continueront d’être agressés, assassinés, expulsés… L’Afrique du Sud révèle la haine de soi qui anime nos sociétés élevées au dogme antiraciste. Le silence de l’Europe sur le tragique destin des Afrikaners participe du rejet de notre histoire, de notre culture, de notre civilisation, tout ce qui est blanc et chrétien étant par définition fondamentalement mauvais et à bannir. L’idéologie antiraciste, véhiculée par des associations militantes telles que la LICRA, le MRAP ou SOS Racisme, et encadrée par des lois qui brident la liberté d’expression, est un terrible déni de réalité. Il faut en sortir au plus vite pour ne pas terminer dans l’impasse sanglante de l’Afrique du Sud.

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