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Logement. 8 000 personnes seraient sans domicile en Bretagne.

8 000 personnes seraient sans domicile en Bretagne, selon un rapport sur le « mal logement » présenté par la fondation Abbé Pierre, hier à Rennes. Des chiffres qui, sans mauvais jeu de mot, font froid dans le dos.

Rappelons qu’en France, 4 millions de personnes restent mal logées ou privées de domicile, tandis que 12 millions voient leur situation fragilisée par la crise du logement.

Parmi eux, un nombre important de migrants, qui pèsent globalement sur l’hébergement d’urgence, en grande difficulté.

Un hébergement d’urgence saturé amenant la réponse hôtelière (les réquisitions d’hôtels par l’Etat, ils sont nombreux en Bretagne) — inadaptée aux besoins des ménages à la rue — à augmenter de 94 % en un an, notamment en raison d’un afflux de migrants. Le logement social est également sous la pression de demandes d’attributions qui ont progressé de 12 % en trois ans, alors que durant la même période, la production a baissé de 16 %.

Ces chiffres montrent, qu’y compris alors que la fondation avait misé beaucoup sur Emmanuel Macron, ils sont finalement très loin des objectifs que la fondation s’est fixé à travers notamment le plan « un domicile fixe et décent pour tous » et « 0 sdf ».

l’état du mal logement en Bretagne by Breizh Info on Scribd

66% de propriétaires en Bretagne administrative

Le rapport indique qu’en Bretagne se trouvent 1 477 178 résidences principales, parmi lesquelles 66% de propriétaires, 22% de locataires privés, 10% de locataires HLM et 2% de logés gratuitement.

Parmi les ménages bretons, 10,8% vivaient sous le seuil de pauvreté en 2014 (10,5% en 2012) . 8 831 dossiers de surendettement ont déposés en 2016 tandis qu’ils étaient 163 100 Allocataires des minima sociaux ( sur 3 293 850 habitants)

Dans le même temps, 9 059 personnes différentes (constituant 6 271 ménages) ont fait une demande d’hébergement d’urgence auprès de l’un des quatre Services intégrés d’Accueil et d’Orientation (SIAO) en Bretagne tandis qu’en 2013, l’Insee rapportait 8 072 personnes sans abri ou vivant en habitations mobiles.

L’hébergement d’urgence impacté par les migrants ?

« L’arrivée en Bretagne, comme dans les autres régions de France, d’un nombre accru de personnes migrantes après l’évacuation des camps et bidonvilles du Calaisis, a renforcé la place des exilés arrivant sur le territoire et sollicitant le dispositif d’hébergement. Ces arrivées ont un impact sur l’hébergement d’urgence, qui est sollicité malgré la progression du dispositif d’accueil dédié, et, in fine, sur l’accès au logement, pour ceux qui obtiennent un titre de séjour et le droit de s’installer durablement en France.» peut-on lire sur le rapport.

Pour rappel, 3 500 places ont été « offertes » (avec les impôts du contribuable) par l’État en Bretagne, dans le cadre du dispositif national d’accueil. De nouvelles créations sont prévues en 2018, à destination, non pas des précaires qui appellent le 115, mais des migrants.

« Malgré le renforcement du dispositif national d’accueil, l’arrivée des exilés pèse sur le dispositif de droit commun de l’hébergement et de l’accès au logement : en effet, dès lors que le dispositif « migrants » est saturé, c’est le dispositif d’hébergement qui prend le relais, en vertu du principe d’inconditionnalité de l’accueil d’urgence – et dans la mesure de ses moyens d’accueil (à Rennes, la volonté politique de ne pas laisser dormir dehors des enfants conduit depuis plus d’un an la ville à héberger à l’hôtel des familles migrantes qui n’ont pas trouvé de place dans le dispositif d’État).» continue la fondation Abbé Pierre, qui semble toutefois vouloir continuer dans l’accueil inconsidéré de migrants, y compris les déboutés du droit d’asile…

« La Fondation Abbé Pierre rappelle, face à cette situation, que le renvoi massif des personnes déboutées, au-delà du débat politique et moral sur la pertinence ou non de cette approche, est très difficile à mettre en pratique, pour de nombreuses raisons : des résistances de l’environnement social souvent (parents d’élèves, travailleurs sociaux…), mais aussi parce que de nombreuses personnes ne sont tout simplement pas expulsables (pour des raisons de santé, par exemple, ou parce que leur pays est en guerre ou ne délivre pas de visa pour les rapatrier). Si bien que de nombreuses personnes restent et resteront sur notre territoire et auront besoin de solutions.»

Il n’y aura pas de place pour tout le monde …

Les hommes plus touchés que les femmes ?

Nul ne sait si des mesures de parité vont être prises suite à ce rapport, mais il en ressort que selon le département, 65 à 80% des personnes à la rue sont des personnes isolées, dont une majorité d’hommes (50 à 60 %) même si on retrouve également de plus en plus de femmes seules (15 à 20%).

Les jeunes représentent également une part importante des demandeurs : dans l’Ille-et-Vilaine, comme dans le Finistère près de 25 % des demandes de 2016 sont formulées par des chefs de ménages âgés de 18 à 25 ans, principalement des personnes seules.

Par ailleurs, ces chiffres pourraient être minimisés, en raison d’une partie des personnes en difficulté qui ne composent pas le 115 et ne bénéficient pas du même travail (montage de dossier) que font certaines associations, par exemple pour les migrants. Ces personnes savent les dispositifs saturés, ou ne veulent pas s’inclure dedans.

Le logement social sous pression

La demande de logement social a augmenté de 12% en trois ans, une progression qui s’est accélérée en 2016 (+5 % pour l’ensemble des demandeurs et +6 % pour les demandes externes).

Au cours de l’année 2016, la demande de logement social a en effet atteint 56 777 demandes enregistrées en 2016 pour 53 940 en 2015, soit 2 837 demandes supplémentaires.

Cette hausse concerne principalement l’Ille-et- Vilaine (+ 1 492 demandes) et le Finistère (+ 1 002 demandes), alors que la demande en logement social diminue légèrement dans les Côtes-d’Armor (-265 de- mandes). Au niveau régional, ce sont les demandes externes (celles des personnes qui ne sont pas déjà logées en HLM) qui augmentent le plus (+2 068 demandes).

Face à la progression des demandes, le nombre d’attributions n’augmente que faiblement : + 345 entre 2015 et 2016. Le nombre de mutations stagne (+5) alors que le nombre de demandes externes satisfaites a légèrement progressé (+340). Le délai moyen d’attribution s’est ainsi allongé entre 2015 et 2016, passant de 9,7 à 9,9 mois.

 L’Aide à l’amélioration de l’habitat

En 2016, les aides régionales de l’ANAH (31,92M€) ont permis la rénovation de 4 806 logements en Bretagne, en grande majorité occupés par leurs propriétaires (88 % des loge- ments rénovés).

Parmi les 4 222 logements de propriétaires occupants ayant été rénovés en 2016, 63% ont bénéficié d’une rénovation thermique et 32% d’une adaptation des logements à la perte d’autonomie des personnes. Les objectifs fixés n’ont pas été atteints en termes de lutte contre l’habitat indigne et contre l’habitat très dégradé (129 logements rénovés, soit 48% de l’objectif) et de rénovation thermique des logements (2 676 logements rénovés, soit 67 % de l’objectif).

Et ailleurs en France ?

Pour les chiffres ailleurs en France, reportez vous à la synthèse ci-dessous

L’Etat du logement en France synthese by Breizh Info on Scribd

Crédit photo : DR
[cc] Breizh-info.com, 2018, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine

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