Le vote du conseil de sécurité de l’ONU du 10 avril sur l’un des deux projets de résolution russe prévoyant l’envoi de spécialistes de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) dans la ville syrienne de Douma, en vue d’enquêter sur les allégations d’attaque chimique portées par les occidentaux sur la base de témoignages émanant des très controversés «casques blancs», nous apporte quelques enseignements.
Le vote du camp occidental qui s’oppose, par principe, à toute initiative russe au conseil de sécurité, s’est trouvé réduit à 4 pays sur les 15 du conseil de sécurité : (USA, UK, France et Pologne). C’est peu pour soutenir la «manœuvre occidentale» fondée sur un nouveau montage «hautement probable» d’une vraie fausse attaque au gaz qui émanerait «des colonnes infernales de Bachar El Assad».
Chacun peut comprendre bien sûr que les USA, le Royaume Uni et la France, trois pays sous très forte influence de leur lobby pro-israélien nationaux et de leur petite élite néoconservatrice pro-Israël dont la collusion transnationale n’est plus à démontrer, votent pour éviter la découverte de leurs machinations et votent aussi pour tenter de sauver leurs alliés «terroristes modérés» et de ralentir les succès de l’armée syrienne dans la libération de son pays.
Soyons clair : il s’agit, pour nos trois «larrons», d’affaiblir par des frappes militaires faussement justifiées le régime en place et de favoriser un démembrement de la Syrie et un affaiblissement de l’Iran au profit d’Israël.
6 pays membres du conseil de sécurité se sont abstenu… de soutenir le clan occidental dans son vote d’opposition aux russes. Ces abstentions ne sont pas anodines si l’on veut bien considérer les pressions considérables exercées sur ces pays peu puissants par le trio que certains qualifient volontiers d’infernal: USA, UK, France. Ces pays qui se sont abstenus, avec un certain courage, sont les suivants: Côte d’Ivoire, Guinée équatoriale, Koweït, Pays Bas, Suède et Pérou. Ils ont, malgré les pressions, exprimé leur doute sur le bien fondé des positions de la «coalition occidentale» sur la Syrie en ne les soutenant pas.
5 pays ont voté pour la proposition russe: Chine et Russie, bien sûr, mais aussi Bolivie, Éthiopie et Kazakhstan. Rien d’étonnant non plus puisqu’il s’agit des soutiens traditionnels des positions russes au conseil de sécurité.
Certes, la proposition russe n’a pas été retenue, mais le décryptage des votes n’a pas été sans intérêt. A la décharge de nos «partenaires» britanniques, le journal The Times nous apprend que lors d’une conversation téléphonique entre la Maison-Blanche et le 10 Downing Street, la dirigeante britannique Theresa May aurait déclaré à Donald Trump que son pays avait besoin de plus de preuves d’une attaque chimique présumée dans la ville syrienne de Douma avant de se joindre à une éventuelle frappe sur la Syrie. Tiens donc! Le gouvernement britannique deviendrait prudent après l’affaire Skripal traitée à la va vite et sans la moindre preuve ?
Ce qui est également réconfortant, c’est de lire les très nombreux commentaires des internautes sur cette affaire d’attaque au gaz dans les médias mainstream. Exemple dans le Figaro…
Cela montre, s’il en était besoin, qu’une forte majorité des citoyens de ce pays qui ont un cerveau et qui savent encore s’en servir ne sont pas dupes et ne croient ni les proclamations gouvernementales ni les médias dans cette affaire syrienne.
Wait and see…
Dominique DELAWARDE
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