La presse subventionnée et l’oligarchie d’Europe de l’Ouest sont malheureux : Viktor Orban a été largement réélu et plébiscité par son peuple en Hongrie, après avoir mené une campagne identitaire, ethnique même, et sécuritaire, avec comme point central la protection de la Hongrie et de l’Europe concernant l’immigration, l’islamisme et la menace d’une disparition de notre identité.
Georges Károlyi, ambassadeur de Hongrie en France, a réagi sur sa page Facebook, en s’interrogeant, à propos de la campagne de presse délétère et anti Orban dans la presse subventionnée française et notamment dans Le Monde : « Le Monde sera-t-il capable, un jour, de faire l’effort de comprendre la Hongrie ? ». Voici sa réponse :
Les Hongrois ont voté et ont clairement exprimé leur opinion, en dépit de la mise en condition de l’opinion française au moyen des deux pages consacrées à la Hongrie par Le Monde daté du 6 avril dernier, et qui sont un véritable morceau de bravoure.
Sur une page entière, nous avons droit à des révélations stupéfiantes sur la situation en Suède, dont on cherche en vain le lien avec les élections législatives hongroises. Nos amis Suédois apprécieront l’instrumentalisation. Jean-Baptiste Chastand, qui manie le dénigrement et le discrédit avec une aisance qui force l’admiration, prend la peine d’administrer une leçon de déontologie à ses collègues du service public hongrois. Grâce au Monde, ces derniers sauront désormais comment il convient de présenter un journal télévisé. Cette sollicitude nous touche, elle un bel exemple de coopération européenne entre professionnels. Le thème de la leçon : « les journalistes hongrois n’ont procédé à aucune vérification, à aucune relativisation ». On croit rêver. A quelles vérifications, à quels efforts de relativisation ou de compréhension le Monde procède-t-il donc, lorsqu’il dépeint la Hongrie comme l’antre de l’illibéralisme, de l’antisémitisme, de la xénophobie, de la corruption, de la mise au pas de la justice, du bâillonnement des médias, de la mort de l’État de droit ?
Non Monsieur Gauquelin, réagir à des articles de presse n’équivaut pas à discréditer les médias. Cela équivaut à les traiter pour ce qu’ils sont : des organes de pouvoir. Au lieu de prendre la mouche, vous devriez en être honoré, et aussi en accepter les conséquences. Arrêtez de crier au scandale, vous n’êtes plus audible. Merci en tout cas d’avoir fait discrètement allusion aux « ambassadeurs qui, à chaque mention ou presque de la Hongrie dans un article, sont prompts à réagir sur Facebook et dont les lettres ouvertes se retrouvent parfois sur le blog du porte-parole du gouvernement M. Kovács ». J’ai cru me reconnaître. Vous auriez pu ajouter que ma lettre ouverte s’est retrouvée aussi sur le très européen site bruxellois Politico, cela m’aurait fait plaisir. Au lieu de cette allusion tardive et piquée, j’aurais trouvé plus correct quelques lignes de réponse de la part du journal. Question de savoir-vivre. Quant à Facebook et à la lettre ouverte, ce sont mes seuls moyens d’expression puisque le Monde ne me laisse pas m’exprimer dans ses colonnes, contrairement à une opposante professionnelle à laquelle une large tribune a été consacrée dans le numéro de samedi (son propos pouvait être récité d’avance). J’y vois le souci du Monde d’offrir à ses lecteurs une information aussi bétonnée que possible. Et puis, ne tombez pas dans la paranoïa : tous les articles ne donnent pas lieu à des « complaintes » (votre excellent papier sur les points forts et les points faibles de l’économie hongroise paru dans le Monde du lendemain montre ce dont vous êtes capable), je ne pense pas non plus être un boulimique des courriers aux journaux, mais certains papiers ne peuvent pas rester sans réaction.
Les Hongrois ont donc voté. A l’heure où j’écris, il semble qu’ils aient envoyé au Parlement une très large majorité Fidesz. A l’évidence, ce n’est pas le scénario souhaité par Le Monde. Ses propagandistes en resteront donc pour leurs frais. Là aussi, le wishful thinking de Blaise Gauquelin, qui cherchait désespérément à démontrer que le Fidesz était en retrait dans les sondages, qu’une majorité était contre lui (évidemment : il ne faisait « que » 45% des intentions de vote, il en a eu presque 50) et qu’il y avait des cas de figure où il pourrait être battu, avait quelque chose d’émouvant. Cela me rappelle les analystes qui nous expliquaient doctement l’année dernière, « preuves » à l’appui, que Marine Le Pen avait « des chances » de battre Emmanuel Macron. Il semble cependant que les électeurs hongrois aient été plus avisés que les meilleurs « experts » prévisionnistes sollicités par Le Monde.
Et cette nuit, m’endormant sur les résultats des élections, I had a dream : Le Monde sera-t-il capable, un jour, de faire l’effort de comprendre la Hongrie ?
Georges Károlyi
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